De manière unanime, les principaux partis politiques luxembourgeois regrettent la décision prise en Grande-Bretagne et estiment qu'il faut à présent reconstruire une Union européenne davantage solidaire. (Photo: DR)

De manière unanime, les principaux partis politiques luxembourgeois regrettent la décision prise en Grande-Bretagne et estiment qu'il faut à présent reconstruire une Union européenne davantage solidaire. (Photo: DR)

Les résultats du référendum britannique ont largement été commenté ce vendredi au Luxembourg, notamment du côté des partis politiques.

Dans la foulée de la réaction du Premier ministre Xavier Bettel, son parti – le DP – indique que le vote en faveur du Brexit constitue «un test de résistance» pour les 27 États membres de l’Union européenne.

«Ne pouvant plus attribuer les blocages en matière d’intégration européenne au Royaume-Uni», ils doivent s’entendre rapidement sur une stratégie de reconstruction d’une Europe soudée, «capable de relever ensemble et de façon équitable les grands défis de notre époque», souligne l’eurodéputé Charles Goernes.

Nouveau chapitre

Marc Ruppert, le secrétaire général du parti, indique pour sa part que ce résultat marque «un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Union européenne« et que le projet européen devait être repensé dans l’intérêt de la jeune génération «qui s’est massivement prononcée en faveur du ‘remain’».

Du côté du du CSV, où l’on affime respecter le choix des électeurs britanniques, on considère cependant celui-ci comme «un sérieux revers après des décennies d’intégration et d’élargissement».

Un fossé à combler

«Il est important pour tous que l’Union européenne et ses 27 États membres œuvrent pour une meilleure coopération et une plus grande solidarité», souligne un communiqué des chrétiens-sociaux, plaidant pour «un redémarrage» de l’Union européenne devant permettre de combler le fossé entre les institutions européennes et les citoyens «dont elles vont devoir regagner la confiance».

Au LSAP, il est fait part – après le départ de la Grande Bretagne de l’Union européenne – de «conséquences politiques, économiques et stratégiques négatives» pour les deux parties.

D'autres crises, d'autres défis

Mais l’heure est maintenant, et déjà, aux négociations de sortie, un processus qui — selon les socialistes – devra se faire «de manière propre et sans controverse» et à travers lequel l’Europe «devra d’abord défendre ses propres intérêts».

Président de la commission des Affaires étrangères et européennesau parlement, Marc Angel souligne la nécessité d’une «vigueur renouvelée» pour mener à bien la construction d’une union avant tout sociale.

Il appelle aussi à davantage de courage face à d’autres crises et d’autres défis nécessitant des décisions importantes ayant jusqu’ici été reportées.

Avertissement

Enfin, du côté de Déi Gréng, le référendum est perçu comme «un coup dur porté au projet européen».

«Le débat sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne va apporter encore un peu plus de grain à moudre aux partis de la droite populiste à travers l’Europe», observe le président du parti, Christian Kmiotek, avertissant sur le fait que d’autres politiciens sur le Vieux Continent sont prêts à sacrifier l’idéal européen au profit d’intérêts nationaux.

D’où l’importance, aux yeux du député Claude Adam, de reconnaître le vote britannique comme un avertissement et de se mobilier dès lors pour une Europe «plus que jamais solidaire, démocratique et forte et dans laquelle les citoyens doivent avant tout se reconnaître».