Entre le secrétaire général et la présidence de l'UGDA, la partition est rompue. (Photo: DR)

Entre le secrétaire général et la présidence de l'UGDA, la partition est rompue. (Photo: DR)

Au centre de la démission en bloc de quatre membres du bureau exécutif de l’Union Grand-Duc Adolphe (UGDA), Jeannot Clement était resté plutôt discret ces derniers jours. Mais pour le secrétaire général de la plus grande fédération du pays en poste depuis 2012, la coupe est pleine et «l’heure de vérité» a sonné selon l’intitulé de la lettre ouverte qu'il a diffusée jeudi soir.

Visiblement ulcéré quant aux commentaires effectués plus ou moins directement à son encontre suite aux démissions du président Louis Karmeyer, des vice-présidents Robert Köller et Gilbert Girsch ainsi que le trésorier André Heinen, Jeannot Clement adresse une lettre ouverte à ses détracteurs ainsi qu’à l’ensemble des 310 associations affiliées à l’UGDA et, finalement, au grand public en réponse à ce qu’il qualifie de «chasse à l’homme».

Le secrétaire général indique également que le président Karmeyer lui aurait déjà demandé sa démission en juin dernier et profite de cette sortie pour livrer le bilan de ses actions tant en termes d’organisation au sein de l’UGDA que de la gestion quotidienne de la fédération.  

«L’image de notre fédération a déjà largement souffert en portant ce différend entre personnes sur la place publique», écrit Jeannot Clement. «La responsabilité des quatre accusateurs est largement engagée et ce ne peut qu’être eux qui sont responsables de la situation délétère actuelle, en démissionnant après avoir vainement essayé de me démettre de mes fonctions.» 

Pièces pour conviction

Les dernières informations de nos confrères de RTL faisaient état de la signature d’un nouveau contrat de leasing pour la location de matériel d’impression, contrat qui aurait été au centre du conflit entre les démissionnaires et le secrétaire général.

À la lecture des documents livrés par Jeannot Clement, il est bien question d’un problème portant sur deux contrats de prestations de la firme Ricoh, pour l’installation d’un logiciel (jamais installé et facturé 10.000 euros selon M. Clement) et la location-maintenance d’un photocopieur. Un projet de nouveau contrat portant sur un autre matériel, assorti d’un sponsoring de Ricoh sur 5 ans, était sur les rails. Problème: l’UGDA qui avait souhaité résilier les deux contrats en cours le 18 juin 2015 ne l’a pas fait dans les temps. 

24.000 euros d’ici 2020

Ce qu’a fait remarquer logiquement Ricoh dans sa réponse du 24 juillet dernier, souhaitant dans le même temps éviter à l’UGDA de payer une indemnité de rupture contractuelle de 59.615 euros. Une discussion et un geste commercial du fournisseur ont permis de faire baisser le montant à 24.000 euros que l’UGDA peut utiliser pour des achats de produits ou services de Ricoh jusqu’au 31 juillet 2020.

Si les circonstances de leur signature semblent diverger selon les points de vue, tous les documents émanant de l’UGDA présentés par Jeannot Clement sont contresignés par le président Karmeyer.

Divorce consommé

Secrétaire communal de la Ville d’Esch-sur-Alzette pendant 35 ans, membre de nombreuses associations, engagé dans le secteur social, en politique (CSV) et au sein de l’UGDA dont il est membre du comité national depuis 1999, Jeannot Clement occupe-t-il trop de place aux yeux de ses détracteurs?

Le principal intéressé évoque ce point dans sa lettre ouverte: «Ma présence manifeste auprès de nos associations semble être largement suspecte au quarteron des accusateurs, alors que nous ne réussissons même pas à déléguer un responsable à chaque manifestation de nos associations.»

Pour le secrétaire général, le divorce avec le quartet démissionnaire semble consommé: «L’unique solution viable est la démission des 11 membres du comité central et en parallèle la suppression de la condition de présence d’une année au comité central pour pouvoir briguer un poste au bureau exécutif (article 19A de nos statuts). Ceci permettrait de repartir à zéro avec une nouvelle équipe, de préférence plus jeune, dans un avenir favorable aux intérêts de nos associations.»

Un avenir qui sera évoqué le 29 octobre lors d’une assemblée générale à Strassen durant laquelle une médiation s’avère nécessaire dans un tel contexte.