Deux jours après la tenue du référendum en Grèce qui a vu la victoire du «non» l’emporter à hauteur de 60%, la mécanique européenne continue de se mettre en place à plusieurs niveaux.

Outre les premières réactions observées de part et d’autre hier, tant au niveau européen qu’en provenance du Luxembourg, c’est une rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande qui a donné le ton. À l’issue d’un point presse, les deux dirigeants, représentant le couple moteur de l’Europe, ont tenté d’afficher leur unité.

S’ils déclarent tous deux «respecter» le choix du peuple grec, la position française tendait à davantage de solidarité que la ligne défendue par Berlin. «La porte reste ouverte pour les négociations», indique Angela Merkel qui presse Aléxis Tsípras et son gouvernement à fournir des propositions précises, au-delà de celles déjà formulées jusqu’à présent.

L’Eurogroupe à 11 heures

Alors qu’un sommet réunissant les chefs d’État et de gouvernement européens se tient spécialement sur la question grecque cet après-midi, l’Eurogroupe se réunit ce matin pour faire le point sur la situation. La Commission européenne lui a d’ailleurs demandé un mandat pour poursuivre son travail avec le gouvernement d’Athènes.

Il n’y a pas d’issue facile pour sortir de la crise.

Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne

Du côté de la Commission européenne, le vice-président letton et ancien Premier ministre Valdis Dombrovskis est à la manœuvre.

Chargé de l’euro et du dialogue social au sein de l’équipe Juncker, il avait résumé la situation compliquée dans un statement publié dès hier: «trop de temps a été perdu et trop d’opportunités ont été perdues.»

Et d’ajouter que l’Europe «a été aux côtés des grecs tout au long de la crise». Comptabilisant à 184 milliards d’euros le montant des aides distribuées à la Grèce, le commissaire entend rappeler la réalité des chiffres dans cette situation hautement tendue d’un point de vue politique.

Un signal reste donc attendu du côté d’Aléxis Tsípras et son nouveau ministre des Finances Euclide Tsakalotos, successeur de Yánis Varoufákis qui a souhaité démissionner au lendemain du référendum pour faciliter les négociations.