Plusieurs petits nouveaux étaient attendus à la tribune de l’Onu mardi, et non des moindres: le président américain Donald Trump, entré en fonction en janvier dernier, et son homologue français Emmanuel Macron, élu en mai.

C’est dans des styles manifestement opposés que les deux bizuts de l’assemblée générale de l’Onu se sont exprimés à la tribune. Face au discours compatissant et porté sur l’humain que le président français a prononcé d’une voix solennelle, appelant à aider les réfugiés ou encore à protéger la planète – «Nous ne renégocierons pas l’accord de Paris», a-t-il souligné, tout en «respectant» la position américaine –, Donald Trump n’a de son côté pas mâché ses mots à l’encontre des ennemis déclarés des États-Unis.

Réaffirmant que son pays resterait la priorité de sa politique, dans la lignée de sa campagne électorale - «Make America great again» et «America first» -, le président américain est passé de l’emphase patriotique à la diatribe en évoquant la Corée du Nord, avec laquelle les relations se sont singulièrement dégradées cet été au fil des essais nucléaires menés par la République populaire asiatique.

Nous n’aurons pas d’autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord.

Donald Trump, président des États-Unis

«Les États-Unis ont une grande force et une grande patience, mais, s’ils sont contraints de se défendre, nous n’aurons pas d’autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord», a averti le commandant en chef des armées. Qualifiant de nouveau Kim Jong-un de «rocket man», comme récemment sur Twitter, Donald Trump a assuré que le dirigeant nord-coréen «courait à sa perte et à celle de son régime» et a appelé la communauté internationale à l’isoler pour qu’il en finisse avec son attitude «hostile».

Un avertissement lancé également aux partenaires de la Corée du Nord, au premier rang desquels la Chine, même s’il ne la cite pas nommément. «Il est scandaleux que certains pays fassent non seulement du commerce avec un tel régime mais qu’ils arment, fournissent et soutiennent financièrement un État qui met en danger le monde avec un conflit nucléaire», a-t-il estimé.

Autre ennemi de Washington: l’Iran, alors que Donald Trump multiplie les attaques à l’encontre de l’accord conclu en 2015 par son prédécesseur après 12 ans de négociations ardues entre Téhéran et les cinq membres du Conseil de sécurité de l’Onu rejoints par l’Allemagne.

Un mot pour le Venezuela

«Je ne crois pas que le dernier mot ait été dit», a-t-il souligné, laissant sous-entendre qu’il pourrait dénoncer l’accord en octobre lorsqu’il faudra renouveler la certification que Téhéran respecte ses obligations. Pour Donald Trump, l’Iran est un «État voyou économiquement aux abois» qui exporte la violence.

Après avoir mis en exergue la question de la souveraineté des États et la nécessité d’un respect mutuel au sein de la communauté internationale, le président américain a toutefois jugé «totalement inacceptables» les violences qui se déroulent au Venezuela, en proie à une quasi-guerre civile entre le pouvoir de Nicolas Maduro et l’opposition. «Nous ne pourrons pas nous contenter de regarder», a-t-il prévenu.