François Goffinet: «Je dois avant tout comprendre le lieu dans lequel je suis invité à intervenir.» (Photo: FGL)

François Goffinet: «Je dois avant tout comprendre le lieu dans lequel je suis invité à intervenir.» (Photo: FGL)

Monsieur Goffinet, pouvez-vous nous expliquer votre approche du jardin et par conséquent de votre métier?

«Je n’aborde en aucun cas le jardin comme une décoration florale, mais bien comme un espace où se met en œuvre un ensemble de métiers et de savoirs différents, ayant chacun de longues traditions et des savoir-faire spécifiques. Je me considère donc comme un chef d’orchestre qui doit mettre en musique ces différents spécialistes, trouver l’harmonie entre ces différents métiers. Je dois avant tout comprendre le lieu dans lequel je suis invité à intervenir, choisir les différents éléments à mettre en œuvre et composer le jardin dans une vision d’ensemble, une compréhension du lieu et un ressenti. Mon rôle est de trouver la musique de l’espace. Les plantes ne sont finalement qu’une toute petite partie de cet ensemble.

Pouvez-vous nous détailler quels sont les métiers que vous orchestrez?

«Il y a par exemple des historiens des jardins, les ferronniers, les fontainiers, les maçons, les botanistes, les doreurs, les architectes, les perspectivistes, les électriciens, les horticulteurs… Chacun a un rôle et une place au sein du jardin qui permet de composer un espace qui est à la fois en harmonie avec la maison attenante, développe une identité propre et fait lien avec la nature environnante.

Comment se compose alors votre équipe?

«J’ai une équipe de 10 personnes qui travaillent au quotidien au sein de mon bureau, à laquelle il faut ajouter une autre équipe d’environ 10 spécialistes et grands experts dans leur matière respective que je consulte en fonction de la nature des projets. Mais ce sont dans tous les cas des relations que j’entretiens depuis longtemps et qui s’établissent dans la durée.

Qu’allez-vous présenter dans l’exposition à la Banque de Luxembourg?

«J’aborde les différentes facettes de mon métier sous forme de stations. L’exposition commence avec un regard vers le passé, mes origines, mon parcours, mes maîtres. J’ai la chance d’être né dans une famille qui possède des jardins magnifiques. Aussi, je suis tombé dans l’art du jardin dès mon plus jeune âge. J’ai pu observer leur construction, leur entretien, les ingénieux mécanismes des fontaines, le courage et l’audace que cela demande parfois… Aussi, une fois arrivé à l’âge de la formation professionnelle, je n’ai pas suivi la voie classique qui m’aurait trop orienté vers une formation en horticulture et moins vers la formation de beaux-arts qui est plus proche à mon sens de ce que doit être l’art du jardin. Je suis alors parti en Angleterre et à travers le monde où j’ai eu l’occasion de rencontrer des experts formidables. Je voulais rendre hommage à tous ces gens qui m’ont soutenu dans mon approche et mon métier. Par la suite, les visiteurs pourront découvrir une grande table arboretum avec différents livres qui présentent les métiers. Autour seront présentées des vitrines thématiques sur la pierre, le bois, l’architecture, la sculpture…»

Découvrez la suite de l’interview sur archiduc.lu