Claude Strasser : « Pour le plus long terme, nous devons aussi redéfinir une stratégie.» (Photo : archives paperJam)

Claude Strasser : « Pour le plus long terme, nous devons aussi redéfinir une stratégie.» (Photo : archives paperJam)

Claude Strasser a pris ses fonctions ce mercredi matin comme président du comité de direction de l’Entreprise des P&T. Encore secrétaire général de la Société Electrique de l’Our (SEO) au début de la semaine, il remplace Marcel Gross. Trois questions au nouveau patron de la Poste, qui explique ses priorités et les grands projets de l’entreprise.

Monsieur Strasser, vous avez pris vos fonctions ce matin. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quelles vont être vos priorités ?

« C’est avec une grande impatience que j’ai attendu ce jour. Cela fait tout de même cinq semaines que ma nomination a été annoncée. Mon arrivée ici a été très agréable et l’accueil chaleureux de la part des collaborateurs que j’ai pu rencontrer ce matin. Je reste très positif à propos de ma nouvelle fonction. Concernant mes priorités, il y a une chose à ne pas perdre de vue, c’est que je viens de l’extérieur. Si j’ai eu quelques semaines pour me préparer, je ne connais pas encore La Poste dans son ensemble. Il est illusoire de croire que je pourrais m’engager dans les affaires dès la première journée. La priorité absolue pour moi est d’apprendre à connaître mes collaborateurs, les différents métiers dans lesquels la Poste est active, les différents sites que je vais visiter dans les semaines et les mois à venir. Les deux ou trois premiers mois seront presque exclusivement consacrés à une découverte des lieux.

Quels grands chantiers devrez-vous conduire dans les mois et les années qui viennent ?

« Celui dont tout le monde parle, c’est la libéralisation complète au 1er janvier 2013. C’est le plus immédiat et une étape très importante pour l’avenir de La Poste. Néanmoins, je n’ai pas peur de cette date car beaucoup de travail a déjà été accompli. La majeure partie des marchés a déjà été libéralisé. Il s’agit là du courrier postal des lettres de moins de 50 grammes, c’est-à-dire le courrier traditionnel pour lequel nous desservons tout le pays. À partir du 1er janvier 2013, tout le monde est en théorie susceptible d’offrir ce service. Il y a toutefois une contrainte : la garantie et le maintien du service universel que nous assurerons. Cela veut dire que tout le monde a droit de recevoir son courrier dans sa boîte à lettres, même aux extrémités du pays.

Deuxième grand chantier : le déploiement de la fibre optique. Le projet est en cours. Il s’agit de relier chaque foyer au réseau de télécommunications, avec une fibre optique à haut débit. Faire en sorte que chaque foyer dispose d’une ligne à haut débit d’ici à 2015. C’est là que La Poste prépare le Luxembourg à son avenir. Car les lignes de télécommunications seront de plus en plus sollicitées, toutes les nouvelles applications ne fonctionneront qu’avec la mise à disposition de lignes de transmission à haut débit. Il est prévisible que les usagers privés en auront besoin, au même titre que les professionnels. Dans ce domaine, le Luxembourg a vraiment pris une longueur d’avance par rapport à ses voisins. Cela suppose un investissement très important, de centaines de millions d’euros pour réaliser tout le réseau.

Prévoyez-vous des changements d’organisation au sein de l’Entreprise des P&T ?

« C’est le troisième grand chantier : La Poste a beaucoup grandi ces dernières années avec la création de nouvelles filiales (eBRC, Editus, Netcore…). La Poste était une grande entreprise. Elle est devenue un grand groupe. Mais nous devons nous arrêter pour faire le point et voir si une meilleure intégration n’est pas envisageable, si des synergies sont possibles, tant entre les filiales qu’entre les filiales et la maison mère. Cela doit être analysé et vérifié. Pour le plus long terme, nous devrons aussi redéfinir une stratégie. Ce sera au conseil d’administration de l’élaborer pour articuler les différents chantiers. »