Les camions Translaure ne sillonneront plus les routes de la Grande Région.  (Photo : Blog camion passion)

Les camions Translaure ne sillonneront plus les routes de la Grande Région.  (Photo : Blog camion passion)

1999-2011. Ce sera comme une épitaphe pour la firme de transports internationaux Translaure, dont la flotte sillonnait les routes au départ du terminal de Bettembourg. L’entreprise a été déclarée en faillite par le tribunal d’arrondissement de Luxembourg siégeant en matière commerciale, en date du 25 novembre.

La plupart des 19 salariés de la sàrl ont eu la confirmation de la nouvelle, à laquelle certains ne voulaient pas croire, via un fax envoyé au siège de la société par Me Korn, avocate désignée aux fonctions de curateur. Un simple coup de fil du gérant, Jacques Jeantet, à son siège administratif, avait donné le coup de semonce, à l’issue de la décision du tribunal, faisant suite au dépôt de bilan.

Déficit chronique au Luxembourg

Jeantet est une firme familiale à la base, créée dans le Jura. Le groupe logistique s’est ensuite développé, dès les années 50, depuis Besançon, dans le Doubs. Via la société anonyme Filog, le groupe a posé une base logistique ciblant la Grande Région et les facilités luxembourgeoises : Translaure est née en février 1999, sous la houlette de Jacques Jeantet, d’abord à Differdange, puis, en 2004, à Dudelange. L’activité s’exerçait au départ du terminal de Bettembourg.

Le groupe Jeantet emploie quelque 450 personnes et réalise un chiffre d’affaires estimé à 40 millions environ. Mais l’activité au Luxembourg n’était manifestement plus rentable, pas selon les chiffres déposés en tout cas, un déficit chronique étant relevé tous les mois depuis quelque temps…

Vision nationale, réalité sans frontière

Selon L’Est Républicain et Le Républicain Lorrain, qui citent des sources internes à l’entreprise, Translaure pourrait aussi avoir été une victime collatérale d’un redressement exercé par l’Urssaf (cotisations sociales en France) à l’encontre de la maison-mère. Plus d’un demi-million d’euros a été réclamé à la suite d’une affaire de prêt illicite de main-d’œuvre passant par la filiale slovaque du groupe Jeantet (STJ-SK).

La réalité du marché européen fait souvent la part belle aux pays de l’Est, il est vrai, quelle que soit la couleur de la plaque sur le véhicule. En tout état de cause, l’aventure Translaure s’arrête net au Luxembourg. Et, au passage, avec la disparition d’un acteur local lié à un groupe international qui jette l’éponge, la vision logistique, source de diversification prônée par l’État, notamment par le développement de la plaque tournante multimodale de Bettembourg, prend un petit coup sur la tête.