Camille Gira compte bien maintenir les réserves accumulées et poursuivre les efforts. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Camille Gira compte bien maintenir les réserves accumulées et poursuivre les efforts. (Photo: Christophe Olinger / archives)

100 millions d’euros investis dans des projets climatiques internationaux, plus de 50 millions d’euros de subventions versées aux communes, et 87 autres millions pour les particuliers dans le cadre du programme PRIMe House: le Luxembourg est généreux depuis 2013 pour réduire son empreinte écologique.

La ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg (Déi Gréng) et le secrétaire d’État Camille Gira (Déi Gréng) ont également rappelé, lors d’une conférence de presse ce vendredi, que la production d’électricité par l’énergie éolienne et photovoltaïque a connu un «essor considérable» entre 2013 et 2017, et permet aujourd’hui de répondre à la consommation de plus de 80.000 ménages.

Nous disposons même d’un surplus de 1,6Mt de CO2.

Camille Gira, secrétaire d’État au ministère de l’Environnement

En termes de mobilité, qui représente près de 65% des émissions de CO2 du pays, le gouvernement a également fait des efforts avec l’introduction de mesures fiscales très attractives pour l’achat de véhicules propres et de vélos pour les particuliers, alors que, depuis le 1er janvier 2018, les voitures d’entreprise 100% électriques bénéficient d’une bonification d’impôt.

«Nous sommes ‘on track’ pour remplir les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par le protocole de Kyoto pour 2020», explique Camille Gira. «Nous disposons même d’un surplus de 1,6Mt de CO2, que le gouvernement compte bien maintenir jusqu’en 2020 en continuant ses efforts.»

Impliquer l’ensemble des acteurs

La lutte contre le réchauffement climatique ne s’arrêtera toutefois pas en 2020. L’accord de Paris, entré en vigueur en novembre 2016, fixe un nouvel objectif au Luxembourg, à savoir la diminution de 40% de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005 d’ici 2030. «Le gouvernement est résolu à atteindre cet objectif, mais il s’agit d’un défi considérable», reconnaît Carole Dieschbourg.

Pour cela, le gouvernement entend mettre l’accent sur la coopération avec la population. L’élaboration du troisième plan climat, baptisé «Generatioun Klima», prévoit de mobiliser l’ensemble des acteurs de la société. Un bureau spécialisé en processus participatif a été mandaté pour élaborer une stratégie globale. Un atelier collaboratif, le Climate Innovation Lab, sera organisé les 3 et 4 février dans ce sens.

Un mix énergétique à améliorer

Si les émissions de CO2 ont été réduites de manière importante, la situation du mix énergétique du Luxembourg n’est pas aussi positive. En 2009, Bruxelles fixait au pays l’objectif le moins ambitieux de tous les pays de l’Union européenne, après celui de Malte, à savoir d’atteindre d’ici 2020 une part des sources renouvelables dans sa consommation totale d’énergie de 11%. À deux ans de l’échéance, le Grand-Duché enregistre un taux de 5,4%.

Un communiqué d’Eurostat publié jeudi expliquait que le Grand-Duché était l’État membre qui enregistrait la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique la plus faible de l’UE. Pourtant, le pays serait «dans les clous», selon Camille Gira, qui a indiqué que les objectifs intermédiaires avaient été atteints.

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider (LSAP), réagissait au communiqué d’Eurostat réaffirmant que le Luxembourg «se trouve sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs fixés pour 2020 en matière d’énergies renouvelables».

Il faudra toutefois faire appel à l’énergie propre d’autres États membres pour les réaliser. En effet, 2% d’énergie renouvelable consommée au Luxembourg en 2020 proviendra de la Lituanie et de l’Estonie, suite à des accords d’importation signés en fin d’année dernière. Leur montant n’a pas été communiqué.