Eliane Fuchs (Femmes Leaders Luxembourg): «Nous ne voulons pas agir ou nous bagarrer toutes seules.» (Photo : Etienne Delorme/archives)

Eliane Fuchs (Femmes Leaders Luxembourg): «Nous ne voulons pas agir ou nous bagarrer toutes seules.» (Photo : Etienne Delorme/archives)

Madame Fuchs, les femmes administratrices de sociétés cotées se comptent sur les doigts d’une main au Luxembourg. Comment l’expliquez-vous?

«Le constat, c’est qu’il n’y a pas assez de femmes aux niveaux supérieurs. C’est la même chose dans les comités de direction. Plus on monte dans la hiérarchie, moins il y a de femmes. Or, il existe un vivier de très nombreuses femmes diplômées. Elles doivent prendre part aux décisions. Ma vision, c’est qu’il faut des femmes à tous les niveaux pour rétablir l’équilibre. C’est un lent processus qui doit se mettre en place. Tout le monde a envie que ça change.

Ce changement commence-t-il par une réduction de l’écart de salaire entre hommes et femmes (actuellement évalué à 12,5% au Luxembourg)?
«Non, il s’agit d’un changement profond d’organisation au sein des entreprises. Ce n’est pas uniquement une question de salaires. Il va falloir faire bouger les choses. La manière forte consisterait à instaurer des quotas. Mais je pense qu’on peut éviter ça. La méthode douce passerait plutôt par une prise de conscience dans les entreprises qu’il faut un changement profond d’attitude, de mentalité. Il faut aussi faire comprendre aux femmes qu’elles sont capables d’aller plus haut. Il faut trouver les moyens pour y arriver. Car quand une femme a vraiment pour objectif d’arriver au plus haut, elle s’en donne les moyens et elle y parvient. Cela passe par de la formation.

Si elles accèdent aux plus hautes fonctions, les femmes peuvent-elles faciliter la sortie de crise?

«Je pense qu’on voit les limites de notre façon de travailler. Les femmes ont d’autres visions. Mais nous ne voulons pas agir ou nous bagarrer toutes seules. Nous souhaitons travailler main dans la main avec les hommes pour modifier nos habitudes et partager les responsabilités. Nous prônons une méthode douce, qui est la meilleure pour y arriver, à mon avis.»