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Jouons les candides. Le Grand-Duché, havre de paix, serait-il l'Eldorado en matière d'emploi? Lancement de quelques pistes dans ce dossier.

Avec son taux de chômage "ridiculement bas" (2,5 % en septembre 2001, selon les derniers chiffres du Statec), ses banques qui n'en finissent plus de se succéder sur quelques grandes avenues, son luxe quelque peu ostentatoire parfois, la petite enclave grand-ducale fait bien des jaloux autour d'elle.

Coincée entre des pays qui l'écrasent géographiquement, elle ne dame pas moins le pion au plat pays, à l'Hexagone et à la grande s'ur teutonne en bien des domaines, ne fût-ce justement que l'emploi.

Combien de nos voisins rêvent de venir faire fortune au Luxembourg, comme auparavant on partait conquérir le pays de l'oncle Sam' Allons-y, les offres d'emploi coulent à flots, les salaires sont plus élevés et les perspectives de carrière incommensurables!

Surtout dans la banque? mot magique, sésame qui en fait rêver plus d'un, mais qui lui fait également un peu peur, écrasé qu'il est par la lourdeur du marbre, le mystère du "secret bancaire". Et pourtant, sous ses abords glacés, le secteur bancaire est constitué de femmes et d'hommes recrutés pour leur savoir, leur "savoir-être", par des représentants d'une banque qui désire qu'ils adhèrent à la famille, à sa culture d'entreprise, et font appel pour ce faire à d'autres personnes, les recruteurs, qui entretiennent eux-mêmes avec leurs clients et candidats des rapports non déshumanisés.

C'est là que l'expression "Ressources humaines" prend tout son sens. Parce qu'il ne faut pas oublier que derrière l'apparente froideur germanique se cache la chaleur du métissage latin ? et du métissage tout court, cosmopolitisme oblige.

Et puis trêve de plaisanterie... D'accord, le Luxembourg est un pays où il fait bon travailler et bon vivre, ça ne fait aucun doute. Mais il n'empêche que le petit prince ne vit pas replié sur lui-même, et doit faire face aux mêmes crises que ses voisins, bien qu'il ait les reins parfois plus solides que certains.

Par exemple, le Grand-Duché n'a pas échappé à la chute des valeurs boursières du domaine des NTIC, et à ses conséquences sur l'emploi: quels sont les profils actuellement les plus demandés?, comment le Luxembourg a-t-il surfé sur la vague Internet?, quel est le marché actuel du recrutement en IT et nouveaux médias?, son avenir?

Ceci étant, tout n'est pas de recruter, il faut également conserver ses employés... C'est la raison pour laquelle ce dossier aborde également de la problématique de la fidélisation du personnel. Mais comment le personnel employé au Luxembourg pourrait-il être infidèle? Bien sûr, le Grand-Duché affiche des arguments de poids en matière salariale vis-à-vis de ce qui est pratiqué en dehors de ses frontières. On parle ici de la concurrence entre sociétés luxembourgeoises pour ce qui est de la rétention de personnel.

Et justement, plutôt que de calmer les appétits, certains en veulent toujours plus. Si l'âpreté se situait hier dans les stocks options, maintenant le travailleur rationalise ses desideratas en misant sur des valeurs sûres telles qu'un abonnement GSM, des tickets restaurant, une voiture de société. Et puis, plus que le gain matériel, il appréciera une ambiance en adéquation avec son caractère, que son employeur lui offre une formation continue, et bien d'autres choses encore.

Car le temps des lèvres pincées, du candidat qui choisit entre cinq opportunités simultanées semble révolu? même au Luxembourg. Tout comme le temps de l'employeur à qui son employé doit tout. Dans une relation d'échange confiant ? ce qui n'empêche pas les hauts et les bas, nous ne vivons décidément pas dans un monde d'utopie ? , l'un offre ses compétences, sa personnalité, tandis que l'autre offre un cadre d'épanouissement professionnel, et peut-être personnel. 

Les réponses que nous avons obtenues à notre enquête tendent en ce sens : si les entreprises qui emploient mettent de plus en plus souvent en place une politique de recrutement et de fidélisation de leurs troupes, les professionnels des ressources humaines ne chôment pas pour les y aider.

Bref, pourquoi un tel dossier, "Ressources humaines: recrutement et fidélisation'? Parce que justement tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des Luxembourg. Et qu'il semble toujours opportun, en ce début de millénaire, de cultiver son jardin.