Pol Goetzinger (The Factory Group) (Photo: Olivier Minaire)

Pol Goetzinger (The Factory Group) (Photo: Olivier Minaire)

Monsieur Goetzinger, l’optique ‘écologique’ est-elle devenue un élément important dans la conception de la communication des entreprises?

«L’écologie n’est qu’une des trois composantes du concept de responsabilité sociale d’entreprise, les deux autres étant l’économique et le social. Trois quarts des responsables au Luxembourg voient une opportunité d’amélioration continue et d’accroissement de leur performance dans un plan d’action stratégique et holistique en matière de RSE. Ceci se reflétera très rapidement dans les stratégies de communication des entreprises luxembourgeoises.

Ces démarches sont-elles la plupart du temps sincères ou plutôt opportunistes?

«Toutes les démarches ont quand même le mérite de sensibiliser les acteurs au Luxembourg et de servir de point d’entrée à une démarche scientifiquement plus correcte. Les entreprises ont appris que RSE rime avec engagement stratégique, révision de l’organisation et de ses process, révision des modes de production des services et des biens, refonte de la chaîne de valeur, bref, elles se rendent compte, d’un côté, des opportunités, mais de l’autre côté également des défis relatifs à un engagement durable dans une vraie démarche RSE.

Les services communication réussissent-ils à influencer la conception et l’organisation des entreprises pour améliorer la situation?

«Si certaines initiatives intra-entreprises émanent des services marketing et communication, de plus en plus de chefs d’entreprise sont motivés pour analyser le potentiel d’une stratégie et d’un plan d’action RSE. Motivés, soit par un cadre régulateur régi de plus en plus par le facteur ‘carbone’, soit parce qu’ils ont compris que la future décennie sera celle de l’éthique et de la responsabilité. Le client va déserter les offres de service non responsables. Les services de communication devront, d’un côté, analyser et comprendre ce nouveau paradigme client, ainsi que concevoir des plans d’actions de communication en analysant les externalités (empreinte carbone...) et des méthodologies marketing responsables: comme la décarbonisation ou la dématérialisation.

A force de ‘parler vert’, le message ne risque-t-il pas de lasser et de perdre de son impact?

«Nous ne parlons plus de ‘vert’, nous parlons de plus en plus de la couleur ‘bleue’, en allusion à une vraie politique RSE 2.0. Qu’il s’agisse des éco-technologies ou des éco-matériaux, de l’empreinte carbone ou de l’éco-étiquetage, des émissions de gaz à effet de serre ou de changement climatique, que ce soient une meilleure qualité de vie et une meilleure inclusion sociale des générations d’aujourd’hui, ou encore une responsabilité engagée vis-à-vis des générations futures, ces thématiques auront un impact grandissant dans les mois à venir.»