Elles ne seront que 12 à prêter serment dans une Chambre très masculine. (Photo: Nader Ghavami / archives)

Elles ne seront que 12 à prêter serment dans une Chambre très masculine. (Photo: Nader Ghavami / archives)

Le Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL) vient de divulguer sa première analyse des chiffres du scrutin du 14 octobre. Et en ce qui concerne la place des femmes, «les résultats sont consternants. Le Luxembourg confirme son statut de mauvais élève en matière d’égalité hommes-femmes dans le domaine de la décision politique.»

De plus en plus de candidates

Lors des dernières élections, 547 candidats étaient présents sur les listes, 249 femmes (45,69%) et 298 hommes (54,31%). Pour finalement avoir 48 hommes élus et seulement 12 femmes. Cela alors que les dames constituent environ 50% de la population du pays. Le CNFL constate un effort des différents partis. Tous avaient en effet au moins 40% de femmes sur leur liste, tel que désormais imposé. Déi Lénk avait même plus de dames (52,46%) que d’hommes parmi ses candidats. «Cette année marque donc une nouvelle étape dans l’évolution de la représentation des femmes en politique: depuis 1999, nous observons une évolution positive du taux de candidates au sein des partis», note le CNFL.

Le paradoxe Déi Lénk

Cette augmentation des candidates n’a cependant aucun effet sur leur présence à la Chambre. Que du contraire même. En 2009, il y avait 25% de femmes élues, 23,3% en 2013 et 20% en 2018. Triste constat actuel: plus il y a de candidates sur les listes, moins elles sont nombreuses à être élues!

«Seulement trois des sept groupes politiques ont d’ailleurs des élues: LSAP, DP et CSV», relève encore le CNFL. Le paradoxe étant que Déi Lénk, qui avait le plus de candidates sur ses listes, n’a eu que deux élus, des hommes. Ce parti appliquant le principe de rotation, ils seront cependant remplacés par deux dames à mi-mandat.

Au niveau géographique, des différences apparaissent également. Ainsi, c’est dans l’Est (53,57%) qu’elles étaient les plus présentes et les moins dans le Nord (36,62%).

Trop faible visibilité?

Le CNFL s’interroge aussi sur la visibilité des femmes lors de la campagne. Le Conseil pointe ainsi que sur les 12 élues, neuf étaient déjà députées, deux ministres sortantes et une dernière députée européenne.

Le constat est là: le Luxembourg est à la traîne en matière de représentativité féminine avec ses 20% de députées. Elles sont 41% en Belgique, 36,9% en France et 30,7% en Allemagne.

Le CNFL propose évidemment quelques pistes de réflexion pour influer sur le cours des choses. Notamment imposer une parité stricte 50-50 aux partis, travailler à une meilleure visibilité médiatique et veiller à une égalité du temps de parole entre hommes et femmes.