Passionné, Georges Bock, associé KPMG Tax, l’est toujours autant après 20 ans de services dans la société. (Photo: Julien Becker)

Passionné, Georges Bock, associé KPMG Tax, l’est toujours autant après 20 ans de services dans la société. (Photo: Julien Becker)

C’est en tant qu’auditeur que Georges Bock débute sa carrière chez KPMG, en 1991. Trois ans plus tard, après avoir obtenu la qualification de réviseur d’entreprises, il décide de se diriger vers la fiscalité. «Je m’y suis tellement plu que j’y suis resté!», se réjouit-il. Ainsi, en 2000, il devient associé spécialisé dans le domaine des banques et de la finance. Depuis, d’autres responsabilités se sont succédé, avant qu’il ne prenne intégralement en charge la branche dédiée au conseil fiscal le 1er octobre 2008, dans un contexte mondial alors en pleine bascule.
Cette crise, qui a atteint le Luxembourg quelques mois plus tard, a généré un manque de visibilité conduisant nombre d’entreprises, dont KPMG, à la prudence. La firme n’a pas trop tangué lors de la tempête qui, finalement, a laissé place à quelques coins de ciel bleu en juillet dernier. «Maintenant, la question est de savoir à quelle allure la croissance va se manifester», s’interroge M. Bock.

«Les marchés des banques, et surtout l’activité de la banque privée, sont dans la situation où ils doivent se réinventer. Certains de leurs modèles ont été mis en cause durant cette période. Une réorientation stratégique est nécessaire.» Comment? En développant des services pour une clientèle plus fortunée, par exemple, en lui proposant tout ou partie du large éventail de véhicules à disposition au Luxembourg, offrant ainsi la flexibilité légale et la protection des traités de non-double imposition à cette clientèle.

Dans le domaine des fonds d’investissement, «le plus porteur à terme», estime M. Bock, le gouvernement a pris conscience de son importance, réfléchissant à la mise en application rapide de nouvelles directives, telle la directive Alternative Investment Funds, «qui est une excellente opportunité pour le secteur», reconnaît-il.

Georges Bock estime également que le Luxembourg devrait se spécialiser dans le domaine des headquarters, c’est à dire dans la prestation de services intragroupes au sein de grandes multinationales et en dehors des activités de holding. «Ces sociétés pourraient œuvrer dans des domaines aussi variés que la trésorerie, la couverture de change, en matière de sous consolidation ou encore en développant des pôles commerciaux.»

Toujours dans l’action

Toutefois, le contexte dans lequel le secteur travaille est encadré à la fois par l’OCDE, le G20 et l’Union européenne. «Dans cette situation, le Luxembourg est jugé suspect par les autres pays à cause de son attractivité et de l’absence de gros déficit public, note M. Bock. Il faut donc que nous fassions preuve de transparence et de communication envers les autres Etats.» Le Luxembourg se doit donc d’être toujours dans une logique de zéro défaut pour garder toute crédibilité sur le plan international. «Si nous, petit pays, faisons la moindre erreur, les autres pays risquent de nous forcer la main, afin d’æuvrer pour leurs intérêts», prévient-il.

Pour que le pays continue à se développer, il faudra avoir le courage de s’attaquer d’urgence à certains archaïsmes de son système, entre autres, dans le domaine de la fiscalité. M. Bock se réjouit de voir le gouvernement, et notamment le ministre des Finances, Luc Frieden, prendre la mesure de la situation et «chercher à aller de l’avant dans un contexte politique miné par le populisme et centré sur le court terme». L’associé de KPMG Tax voit également d’un bon œil les arrêts en matière de fiscalité rendus par la Cour européenne de justice «qui n’entre pas dans le jeu de la complaisance envers les Etats et qui, au travers de certains jugements, provoque parfois de petites révolutions».