Le rêve de Thomas Murer est d'ouvrir son propre restaurant «où l'on sert des suggestions du marché». (Photo: Sven Becker)

Le rêve de Thomas Murer est d'ouvrir son propre restaurant «où l'on sert des suggestions du marché». (Photo: Sven Becker)

Tout est parti d’un pari avec un de ses collègues: «Chiche que tu t’inscris à Top Chef!» Le genre de défi qui paraît sans conséquence... Quelques clics plus tard, Thomas Murer avait envoyé son CV et quelques photos de plats à l’émission de M6. «Ils m’ont appelé le lendemain pour un premier entretien, après lequel j’ai été invité aux épreuves qualificatives à Paris.» Il faut dire que son CV regorge de belles tables, comme les triplement étoilés Auberge de l’Ill en Alsace, ou The Fat Duck en Grande-Bretagne.

Une création personnelle de pigeon aux saveurs des bois et un panier de produits imposés plus tard, voilà Thomas Murer convié à une interview face caméra. «Je ne mâche pas mes mots, je pense que mon franc-parler leur a plu», suppose-t-il. Toujours est-il qu’il figure parmi les 16 candidats de l’émission. Sur le déroulement de la compétition, qui sera diffusée à partir du 25 janvier sur M6, il ne peut pas en dire plus, tenu au secret pour garder le suspens. En tout cas, le jeune chef est enthousiaste et se réjouit de cette «aventure humaine avec des rencontres exceptionnelles».

S’il ne la refuse pas, il se moque de la notoriété que lui apportera à coup sûr l’émission, il insiste plutôt sur son travail au quotidien dans les cuisines de La Mirabelle, aux côtés de Jocelyn Biscarrat. Thomas Murer préfère nettement le cadre de ce restaurant de qualité «où je peux travailler de concert avec le chef, avoir mon mot à dire sur la carte et travailler tous les produits», qu’un restaurant étoilé, «où le travail est très morcelé, on peut faire la même sauce pendant un an!»

Apprendre chaque jour

Car le rêve de Thomas, installé au Luxembourg avec sa femme et sa fille depuis trois ans, c’est d’ouvrir son propre restaurant. «Je vois un corps de ferme avec un potager et un jardin d’herbes, où la cuisine est proche de la salle et où on ne sert que des suggestions du marché.» Le jeune Alsacien se voit bien rester au Grand-Duché pour réaliser son projet, et mettre en œuvre ce qu’il a appris avec les chefs qu’il a côtoyés. Heston Blumenthal (The Fat Duck) lui a ouvert l’esprit sur d'incroyables possibilités techniques, permettant de concentrer les goûts, et d'apporter un effet surprenant à l’assiette; le Breton Patrick Jeffroy (Hôtel de Carantec) lui a transmis l’amour des légumes et la connaissance du poisson; à La Table du Gourmet à Riquewihr, il a pu s’occuper seul de la winstub; Julien Elles (Two6Two) l’a éveillé à l’apport des épices, et aujourd’hui, Jocelyn Biscarrat (La Mirabelle) lui montre les cuissons à basse température ou sous vide… «J’adore apprendre et je cherche toujours à progresser.»

Article issu d'Explorator.