Thibaut Britz (Trendiction) s’affirme au gré des succès rencontrés par la société qu’il a fondée. (Photo : Jessica Theis)

Thibaut Britz (Trendiction) s’affirme au gré des succès rencontrés par la société qu’il a fondée. (Photo : Jessica Theis)

Le jeune dudelangeois, finaliste du Creative Young Entrepreneur Luxembourg (CYEL), s’est résolument engagé dans l’exploitation des NTIC en fondant Trendiction, une start-up opérant un moteur de recherche abouti, passant notamment en revue le web 2.0. Sa conviction, sa créativité et son approche moderne du management sont aujourd’hui remarquées.

Le jeune entrepreneur de l’année au Luxembourg sera peut-être… Thibaut Britz, 29 ans. Il est l’avatar, au sens pieux, de la prégnance des nouvelles technologies de l’Internet et de la communication sur l’économie dans son ensemble. Son œuvre, Trendiction, combine parfaitement maîtrise de l’outil informatique, innovation et contrôle de l’image.

La start-up basée au Technoport d’Esch-sur-Alzette, l’incubateur du Centre de recherche public (CRP) Henri Tudor, opère dans le web crawling, c’est-à-dire la veille et la collecte de données ciblées sur la toile.

Pour schématiser, ses services permettent aux clients d’exploiter les occurrences des termes de référence relevées sur le web, et notamment sur les réseaux sociaux. Ce dernier aspect sert d’ailleurs de principal vecteur de différentiation par rapport à des moteurs de recherche plus classiques, comme Google. Thibaut Britz rappellera également que Trendiction permet d’affiner davantage la recherche par la multiplicité de critères autorisés. « C’est un outil qui voit tout », résume-t-il.

Ainsi, sur la plate-forme en ligne Talkwalker, dernier produit commercialisé par la start-up, le client peut quantifier et visualiser l’utilisation de sa marque ou des sujets qui le préoccupent. Par exemple, une analyse statistique fournie par l’outil permettra à une société de quantifier les références à ses produits ou à ceux de ses concurrents.

Voilà pour le côté innovant du business model. Mais le jury a surtout retenu les qualités de l’homme pour le hisser en finale. Car derrière son visage de jouvenceau, un réel entrepreneur bouillonne.

Un modèle d’entrepreneur

Pour Jean-Claude Bintz, président du jury, Thibaut Britz a manifesté pendant son exposé une réelle sincérité qui a donné « envie de croire en la personne. Il a su convaincre », confie l’entrepreneur aguerri.

Mais ces dernières années parlent davantage pour sa détermination. Entre 2009 et 2011, lui et son premier associé, Christophe Folschette, ont bâti l’infrastructure sur fonds propres et sans se verser de salaire. « Peu croyaient en nous, explique le jeune dudelangeois. Nous faisions face à de nombreuses objections et nous n’avions pas de financement, mais nous avons continué de croire en notre idée. »

Et ils ont eu raison. La start-up devrait atteindre le seuil de rentabilité au deuxième semestre. « Je pense qu’il y a un avenir énorme pour ce business », insiste celui qui a fondé l’opérateur téléphonique Tango, M. Bintz. Les agences de communication, les sociétés d’analyse de marchés, les institutions publiques, les médias ou encore toute entreprise s’inquiétant de son image de marque figurent parmi les prospects.

La star-tup créée en 2009 compte aujourd’hui 13 employés et avance sur de bons rails, notamment grâce à la maturité son fondateur. D’abord, il a su composer un équipage complémentaire. Outre Christophe Folschette pour le développement technique, il s’est associé à Robert Glaesener, ancien managing director de la banque en ligne Internaxx et dorénavant CEO de Trendiction, pour travailler à l’expansion commerciale.

« Ils ont construit une stratégie raisonnable commençant par les pays germanophones. Ils abordent cette année d’autres marchés. Maintenant, c’est une entreprise en pleine croissance », constate Diego De Biasio, le manager du Technoport. « On entendra encore parler d’eux », insiste-t-il.

Aujourd’hui la start-up continue de recruter des ingénieurs.

Thibaut Britz espère d’ailleurs que le concours lui offrira davantage de visibilité et de crédit pour attirer de bons éléments. Ces derniers seront, le cas échéant, certainement heureux de goûter à la gestion, plutôt libérale, des ressources humaines.

C’est ce qui a plu à Rachel Gaessler, manager du programme Business Mentoring à la Chambre de Commerce. « Il développe l’état d’esprit d’une entreprise libérée en privilégiant la flexibilité des horaires et congés. Ce type de management moderne paraît idyllique. Il représente bien l’entrepreneuriat, de ce qu’on peut connaître comme difficultés, mais aussi des réussites », résume-t-elle. Suffisamment pour remporter le prix ?