L’ILR constate que le marché luxembourgeois se porte mieux que la plupart des autres marchés européens. (Photo: DR / Archives paperJam)

L’ILR constate que le marché luxembourgeois se porte mieux que la plupart des autres marchés européens. (Photo: DR / Archives paperJam)

Avec une hausse globale des revenus de 1,36% à 564,05 millions d’euros (HT), le marché des communications électroniques au Luxembourg poursuit sur la tendance haussière des années précédentes, selon les statistiques annuelles communiquées ce mercredi par l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR). «Le revenu global enregistre une croissance alors que dans la plupart des marchés européens, les revenus baissent depuis quelques années», précise le rapport. 

L’écart entre les revenus enregistrés par l’opérateur historique Post Group (299,8 millions d’euros, +0,7%) continue de se réduire face à la concurrence des opérateurs alternatifs, lesquels ont cumulé 264,2 millions d’euros de revenus (+2%). Post Telecom garde, par exemple, une position de choix dans la fourniture d’accès Internet haut et très haut débit, avec 4.300 nouveaux accès internet enregistrés, pour un total de 124.700 (+3,6%)

15% de moins pour les revenus du roaming

Ce sont les services mobiles de détail qui représentent la plus grande partie de ces revenus (236,5 millions, soit 42%). Ils s’affichent en hausse de 6,9%, confirmant le mouvement des années précédentes. Rien d’étonnant quand on sait que le nombre d’abonnements mobiles (qui inclut également les abonnements de type «Machine 2 Machine» (M2M) et des cartes SIM Internet), qui était resté stable entre 2011 et 2012, est passé de 804.000 à 870.000, soit une hausse de 8,2%, ce qui porte le taux de pénétration au niveau record de 162%.

Un chiffre néanmoins trompeur, du fait que ce ratio est calculé en fonction de la population résidente. Rapporté à la population «heures ouvrables» (frontaliers inclus), cet indicateur serait tout de même encore de 122%.

Le rapport statistique de l’ILR détaille l’impact, sur les revenus mobiles, de la nouvelle réglementation européenne relative aux tarifs d’itinérance (roaming). Le recul enregistré a été de 14,57% à 13,29 millions d’euros. Il est une des composantes du repli des services d’interconnexion et d’accès que se facturent les opérateurs entre eux et qui a reculé de près de 8% à 85,3 millions d’euros, dont 75,4 millions pour les seuls services d’interconnexion des mobiles.

Il sera évidemment intéressant de voir, dans le prochain rapport statistique relatif à l’année 2014 en cours, quel sera l’impact de la nouvelle tarification décidée par l’ILR en tout début d’année concernant la terminaison d’appel sur les réseaux mobiles.

Le fixe toujours en recul

Les revenus de la téléphonie fixe (abonnements et communications) continuent, eux, leur déclin. Ils sont passés sous la barre des 100 millions d’euros, à 97,71 millions (-7,3%), avec un nombre de minutes de communication tombé à 854 millions (-5,8% par rapport à 2012).

«Depuis 2008, le trafic local a perdu 32% en volume, le trafic international 14,2% et le trafic des réseaux fixes vers les réseaux mobiles 22,4%», indique le rapport de l’ILR. «Le trafic international a diminué en volume récemment, tandis que celui du fixe vers mobile, encore croissant au début des années 2000 ne cesse de diminuer même avec un parc de mobiles de plus en plus important.»

Le nombre de minutes de communications mobiles, lui, s’affiche en hausse de 4% et franchit le seuil symbolique du milliard de minutes à 1,04 milliard. En revanche, pour la première fois depuis que les statistiques existent, le nombre de SMS échangés s’affiche en repli : après le pic record de 2012 (982,3 millions sur l’ensemble de l’année), les chiffres de 2013 font état de 915,7 millions de messages enregistrés, soit 5,8% de moins.

«Les utilisateurs se tournent vers d’autres moyens de communication via le mobile, vers de nouvelles applications plus conviviales apparues sur Internet et qui concurrencent le SMS», indique l’ILR. Les MMS, par exemple, connaissent une progression de 12,7% à 9,27 millions.

Investissements en hausse

La hausse la plus spectaculaire, parmi les différentes composantes du revenu global, est à mettre à l’actif des services de l’internet à très haut débit: +80,4% à 20 millions d’euros, soit à peine 4% de l’ensemble des revenus.

«Considérant la disponibilité des offres sur base de la couverture des réseaux en place, le Luxembourg affiche une pénétration (Nombre d’accès large bande en service par 100 habitants) de 32% et se place dans le peloton de tête européen», indique le rapport, qui note que l’évolution est particulièrement positive pour le très haut débit, dont la pénétration passe de 5% à 8%. «Ainsi, le nombre d’accès Internet s’élève fin 2013 à 176.500 unités (+4%)». Mais le taux de croissance est en baisse, d’année en année.

Sur le front des investissements, l’ILR note une augmentation significative, tout comme pour les années précédentes, avec un niveau de 151,7 millions (dont les trois quarts réalisés par Post Group), en hausse de 13,8%. C’est dans les réseaux fixes que se concentre la grande majorité (134,1 millions, +18,5%) de ces investissements, en particulier pour les réseaux de nouvelle génération en fibre optique. «Le taux d’investissement sur revenu global est en hausse et atteint désormais 26,9%, niveau supérieur à celui des autres pays européens», constate l’ILR.