Les jeunes entreprises peinent à trouver le premier financement, a relevé Francine Closener. Pour pallier cette carence, le ministère de l’Économie est en train de mettre en place une structure de type «Seed Fund». (Photo: SIP / Charles Caratini)

Les jeunes entreprises peinent à trouver le premier financement, a relevé Francine Closener. Pour pallier cette carence, le ministère de l’Économie est en train de mettre en place une structure de type «Seed Fund». (Photo: SIP / Charles Caratini)

De l’ICT, mais pour en faire quoi? La première séance des Journées de l’économie a été consacrée, hier, à envisager les pistes à suivre pour donner du corps à la stratégie Digital Lëtzebuerg censée faire du Grand-Duché un pôle technologique international sur le long terme.

«D’importants efforts ont déjà été faits dans ce sens», a observé Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie. «Sur les cinq dernières années, nous avons investi près d’un demi-milliard d’euros. Un chiffre impressionnant, mais absolument nécessaire pour augmenter nos capacités en matière d’internet ultrarapide et de connectivité internationale, avec des temps de latence très bas.»

C’est le prix à payer pour construire un environnement propice au développement de start-up à haut potentiel technologique. Le choix semble évident.

«L’ICT est un des rares secteurs qui n’a pas affiché de décrochage pendant la dernière crise», note Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce du Luxembourg. Il cite ainsi des chiffres qui montrent que le secteur a connu une croissance de 7% au cours des années de crise et que l’emploi technologique a connu une hausse de pas moins de 31%.

Aides au démarrage

Mais le mouvement doit de poursuivre. Parce que les start-up sont porteuses d’espoir pour les futurs emplois, Francine Closener veut mettre en place les conditions pour attirer les meilleurs d’entre elles sur le sol luxembourgeois.

«Deux conditions doivent être remplies», résume-t-elle. «Premièrement, il faut des infrastructures d’accueil de haute qualité. Nous en disposons! Deuxièmement, il faut mettre en place un système de financement permettant aux porteurs des meilleurs projets de valider leur idée et leur technologie et d’en lancer rapidement la commercialisation.»

Pour la secrétaire d’État, qui a annoncé par ailleurs que le Luxembourg s'était porté candidat pour héberger un data center d'Interpol, les jeunes entreprises peinent à trouver le premier financement, qui se situe souvent entre 300.000 et un million d’euros. Pour pallier cette carence, le ministère de l’Économie est en train de mettre en place une structure de financement de type «Seed Fund». Elle sera développée dans le cadre d’un partenariat public/privé.

«Actuellement, nous sommes face à un flux de 300 à 400 projets qui nous ont été présentés par des entrepreneurs», a précisé Mario Grotz, directeur général, direction des Nouvelles Technologies du ministère de l’Économie.

Un ministère du Futur?

Mais le Luxembourg n’a pas à rougir de sa situation. Selon le classement de l’«Innovation Union Scoreboard» de l’Union européenne, présenté par Carlo Thelen, le Luxembourg se situe au cinquième rang européen des pays les plus innovateurs. «Nous venons juste après des pays qui ont une grande réputation d’innovation comme le Danemark, l’Allemagne et la Finlande», a pointé le directeur général de la Chambre de commerce.

Mais pour aller encore plus loin, il y a peut-être moyen de prendre encore exemple sur le modèle des gouvernements scandinaves, qui ont été jusqu’à créer des ministères du Futur. «Cela leur permet de repérer les nouveaux développements potentiels de l’économie et de se situer ainsi au top de l’agenda de l’innovation», note Laurent Probst, associé en charge de PwC’s Accelerator.

Le programme des Journées de l’économie, coorganisées par le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce, la Fedil, en collaboration avec PwC Luxembourg, se poursuit ce matin en posant la question du modèle économique pour l’Europe.