Tania Fernandes a renoncé à briguer la direction du Fonds telle que modifiée par la loi du 23 mars dernier, invoquant des raisons «familiales et de santé». (Photo: Mike Zenari)

Tania Fernandes a renoncé à briguer la direction du Fonds telle que modifiée par la loi du 23 mars dernier, invoquant des raisons «familiales et de santé». (Photo: Mike Zenari)

Le poste de président du Fonds est-il maudit depuis le changement de gouvernement? Deux ans après le limogeage musclé de Daniel Miltgen, celle qui lui a succédé jette l’éponge. Tania Fernandes, qui menait tambour battant la difficile réorganisation du Fonds depuis mars 2015, «serait sur le point de démissionner de ses fonctions», a indiqué le député Marc Lies (CSV) dans une question parlementaire posée au ministre du Logement mardi matin. Une information reprise par nos confrères de RTL.

D’après les informations de Paperjam.lu, Mme Fernandes n’a plus mis les pieds au Fonds du logement depuis une semaine en raison d’un congé maladie. Information confirmée par le ministère du Logement qui indique également que la présidente du Fonds «a informé le ministère que, pour des raisons familiales et de santé, [elle] ne serai[t] plus disponible pour le poste de présidente» au 1er juillet. «C’est une décision de sa part», confirme le ministère du Logement, joint par Paperjam.lu.

Poussière sous le tapis

Mme Fernandes aurait pu et dû rempiler après cette date marquant l’entrée en vigueur de la loi sur la gouvernance du Fonds du logement. Celui-ci sera désormais régi par un conseil d’administration «qui aura, entre autres responsabilités, celle de mettre en place les postes de directeur et sous-directeurs» du Fonds. Un conseil d’administration que doit encore nommer le ministre du Logement.

Il semble évident que les vives tensions évoquées par Paperjam.lu ont vraisemblablement conduit à l’implosion de l’équipe de direction du Fonds du logement. Tania Fernandes aurait cherché à limoger son coordinateur, Mario Schweitzer, débauché du Fonds Belval en octobre 2015 pour l’accompagner dans la réorganisation du Fonds. Ce licenciement, dossier à l’appui, aurait été empêché en dernière minute par le ministère du Logement.

Surtout, le ministère tenterait maintenant de passer cet épisode sous silence. Il aurait demandé aux membres du comité directeur du Fonds d’expurger le rapport de réunion évoquant le licenciement de M. Schweitzer de toute trace de ce point de l’ordre du jour.

Des motifs politiques?

Dans la bataille que semblaient se livrer Mme Fernandes et M. Schweitzer, dont les positions s’opposaient très fréquemment selon des sources internes, c’est donc le second qui l’a manifestement emporté. À la faveur de sa proximité avec le DP, entend-on.

En attendant, le navire vogue à vau-l’eau. Le personnel du Fonds, qui avait remarqué l’absence de Mme Fernandes depuis son rendez-vous au ministère mardi dernier, a appris sa démission dans la presse mardi. Sans procuration ni pouvoir de décision, le fonctionnement interne de l’établissement public est paralysé jusqu’à la nomination d’une nouvelle équipe de direction.