Pierre Focant, CEO de Systemat, veut faire évoluer le groupe vers davantage de services à valeur ajoutée. (Photo: Systemat)

Pierre Focant, CEO de Systemat, veut faire évoluer le groupe vers davantage de services à valeur ajoutée. (Photo: Systemat)

Le moral semble être au beau fixe chez Systemat. Trois ans après le MBO, le CEO du prestataire de services informatiques actif sur le BeLux entrevoit l'avenir avec sérénité, misant sur l'évolution des «métiers classiques» ainsi que des piliers clairement identifiés, dont les besoins liés à la mobilité des travailleurs via l'annonce d'un accord de partenariat avec l'opérateur belge Mobistar pour le marché B2B. L'idée pourrait être transposée, avec un autre partenaire, au Luxembourg.

«Les entreprises qui réussissent le mieux sont celles qui ont emprunté la mutation 2.0 des technologies connectées», ajoute Pierre Focant. La société n'est pas peu fière d'avoir remporté l'Award «Dell Solutions Partner» 2014 pour la Belgique et le Luxembourg, validant la collaboration avec le géant Dell.

L'alliance conclue avec Seezam en 2013 et qui a conduit à une prise de participation de 36% apporte aussi son lot de retours sur investissements et son coffre-fort électronique est désormais utilisé par des assureurs de la Place ainsi que par SD Word pour la distribution de fiches de salaire. Une absorption totale de la start-up luxembourgeoise fondée par Pierre Van Wambeke est d'ailleurs inscrite dans les accords, «à l'échéance de trois ans», indique Pierre Focant, sans toutefois vouloir dévoiler la date exacte.

Luxembourg, marché pivot

Si le bureau luxembourgeois de la société informatique ne compte «que» 65 personnes sur les 300 qu'elle emploie en Belgique et au Luxembourg, le Grand-Duché demeure un marché plus que porteur, notamment pour répondre aux besoins des administrations européennes.

«Nous ne pouvons que nous réjouir du succès de nos anciens métiers», ajoute Pierre Focant, quelques jours après l'annonce officielle de la signature d'un contrat d'importance remporté auprès des institutions européennes.

Le contrat «Desktop III» lie Systemat pendant quatre ans à des institutions et agences européennes dans 28 pays pour l'achat de matériel et pendant neuf ans pour la maintenance et les services associés. Montant du marché: 58 millions d'euros.

Ambitionnant de s'étendre davantage sur la Grande Région, du moins sur sa partie francophone, Systemat veut utiliser le siège grand-ducal comme tour de contrôle d'un bureau qui ouvrira prochainement à Metz.

«Nous voulons implanter une antenne commerciale sur place afin d'être intégrés socialement et d'être proches de nos clients, ajoute Pierre Focant. Nous allons promouvoir le savoir-faire du Luxembourg.»

Vendus en France, les services de Systemat seront en effet supportés par les équipes de Capellen, avec le soutien technique et des infrastructures de Luxonnect.

Miser sur les compétences

Outre l'évolution des métiers historiques, Systemat veut aussi explorer le terrain de la mise à disposition de compétences pour ses clients. «Nous nous sommes rendu compte que ceux-ci avaient des besoins en termes de profils spécifiques, ajoute Pierre Focant. Nous voulons donc à la fois leur proposer des profils spécialisés sous notre payroll dans le cadre d'un projet spécifique et travailler avec des free-lances aux compétences spécifiques pour des besoins déterminés.»

De revendeur, à intégrateur, à fournisseur de solutions complètes, Systemat entend faire évoluer son business model pour, parallèlement, gagner en marge bénéficiaire via les «services à valeur ajoutée» tant prisés.

Et l'arsenal législatif luxembourgeois fait partie de l'argumentaire de vente de la société. «Le Luxembourg a clairement une carte à jouer dans le domaine de la protection des données, estime Pierre Focant. Il est le seul pays à avoir légiféré en faveur du client final en cas de faillite de son prestataire, c'est clairement un élément de différenciation par rapport à ce qui se fait ailleurs.»

Systemat veut désormais s'appuyer sur les compétences et le cadre législatif pour attaquer un marché européen via les banques et assurances, par le biais du coffre-fort électronique.