Sven Breckler (Beewee) béni du Cyel ? Il n’attend en tout cas pas le résultat final pour attirer la lumière. (Photo : Jessica Theis)

Sven Breckler (Beewee) béni du Cyel ? Il n’attend en tout cas pas le résultat final pour attirer la lumière. (Photo : Jessica Theis)

Informaticien de formation, le Luxembourgeois est surtout un entrepreneur-né. Le jury du Creative Young Entrepreneur Luxembourg (CYEL) a loué les capacités du finaliste à conjuguer les derniers développements technologiques aux attentes du marché grâce à sa société de développement d’applications web, Beewee, mais aussi et surtout avec son logiciel de facturation en cloud, LaCuenta.

Le jeune entrepreneur de l’année au Luxembourg sera peut-être… Sven Breckler. En octobre 2009, âgé d’à peine 25 ans, il créait Beewee, une société de développement d’applications web.

Si l’objet de la société, la prestation de services informatiques, paraît dorénavant plutôt classique, l’entrepreneur a su lui conférer un véritable caractère novateur, « dans l’utilisation des dernières technologies ». D’abord pour créer une page web qui s’adapte automatiquement à la résolution du support. L’intégration d’une solution esthétique est un second critère. Il est même possible de dire que l’intégration de la technique figure dans l’ADN de la société puisque Sven Breckler, ingénieur informaticien a son frère comme associé. Benjamin est lui graphiste de formation.

Ce n’est pour autant pas ce qui pousse Rachel Gaessler, membre du jury et observatrice privilégiée de par le programme Business Mentoring de la Chambre de Commerce qu’elle coordonne, à dire que « règne dans cette société un esprit presque familial ». Elle fait là allusion à un management très porté vers l’humain malgré un effectif déjà relativement important pour une start-up, puisqu’elle compte une vingtaine d’employés. La taille de la société répond en fait à une stratégie de diversification, permise notamment par un double financement externe via les sociétés d’investissement Rollinger Venture Capital et Sting.

LaCuenta por favor

Beewee opère d’abord dans le développement de projets web (notamment des sites), d’applications mobiles et d’applications classiques. Mais travaille aussi sur du tangible avec ses deux front offices que sont les IT Heroes shops, à Remich et Ettelbrück, dans lesquels des techniciens réparent le matériel informatique endommagé et/ou en vendent du nouveau. L’ITshop.lu vient même compléter la force de vente. Lancée en janvier, la plate-forme compte déjà plus de 200.000 articles. Mais pour Olivier Raulot, vainqueur de l’édition 2011 du concours Cyel et fondateur d’une société technologiquement innovante, iNUI studio, le projet dans son ensemble est intéressant. Il souligne cependant une application développée par Beewee : LaCuenta, un logiciel de facturation et de gestion du stock basé sur le web. « On parle aujourd’hui du cloud. Or le Luxembourg a développé une réelle infrastructure. Derrière LaCuenta se cache un vrai business model. Ils sont en train de se frayer un chemin. Aujourd’hui très peu d’applications sont réellement cloudable. Il y a donc de la place pour les PME avec un vrai marché applicatif. »

Depuis le Technoport d’Esch-sur-Alzette, Diego De Biasio observe lui que Beewee répond tout simplement aux besoins du marché. D’ailleurs le CV en ligne de Sven Breckler n’indique-t-il pas qu’il a pour ambition d’en combler les vides ? Encore faut-il les voir. Pas si facile de s’apercevoir d’une absence. Mais le natif d’Esch est un entrepreneur-né. Rachel Gaessler en témoigne. « Il a ça dans le sang. C’est quelqu’un de très passionné. » Elle ajoute même avoir été « impressionnée par la gestion de la croissance de l’entreprise ».

En effet, la start-up se développe vite grâce notamment à un financement externe, et ce malgré la jeunesse de son staff. La diversité de ses activités lui permet de pratiquer le cross-selling de ses différents produits. De même, privilégiant une diversification des lignes de revenu pour minimiser le risque, l’entrepreneur se distingue encore par ses capacités de management.

Sa participation au concours n’est, elle, pas de son fait, mais de celui de son frère. En effet, Benjamin a inscrit Sven à son insu. Ce dernier ne boude néanmoins pas l’intérêt d’un tel concours : « Cela sert notre visibilité, mais cela nous permet aussi de voir ce que font les autres concurrents et de savoir si nous avançons sur la bonne voie. »