Olivier Merlan: «Nous avons un champ d’action international.» (Photo: Julien Becker )

Olivier Merlan: «Nous avons un champ d’action international.» (Photo: Julien Becker )

Monsieur Merlan, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?

«Il y a eu l’affaire Snowden, puis LuxLeaks (en deux épisodes) et SwissLeaks. Tous ces événements, révélations de fuite d’informations ont marqué les esprits. À ma sortie d’Europol, en 2008, lorsque je parlais de risques de fuite d’informations, on me riait au nez. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il y a un avant et un après ces affaires. Elles ont influé sur le monde en général, le Luxembourg en particulier.

En parallèle, les organisations terroristes (Boko Haram, l’État islamique…) qui opèrent également dans la cybercriminalité font pression sur différentes institutions. Cela se ressent moins au Luxembourg, mais notre activité à l’international s’en trouve clairement impactée.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Notre croissance est axée sur trois piliers principaux. Notre activité traditionnelle de société de services informatiques d’abord. Nous travaillons pour de nombreuses sociétés et institutions privées – et publiques, dans une moindre mesure – de la Place. Notre deuxième activité s’appuie sur notre système de lutte contre le crime financier et la cybercriminalité. Notre champ d’action est international et nous comptons parmi les sept leaders mondiaux de ce domaine, aux côtés de cinq structures américaines et d’une israélienne. Enfin, notre troisième activité, lancée il y a un an, est un service de conseil aux entreprises. Ce dernier devrait rapidement croître dans les mois et années à venir.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«De bons commerciaux. Nous vendons de l’expertise, de la qualité. Aussi nous faut-il des collaborateurs avec un sens commercial aiguisé, mais également des compétences techniques pointues. Ils doivent être crédibles devant les clients, comprendre leurs problèmes, parfois fort complexes, afin de proposer la solution la plus adaptée. Ils doivent également avoir des compétences linguistiques évidentes, à l’international (français, anglais et arabe pour les pays du Proche- et Moyen-Orient par exemple) comme sur le plan local (français, allemand, anglais et luxembourgeois). Néanmoins, et malgré ces quelques difficultés de recrutement, nous avons pu embaucher de bons collaborateurs et réaliser une très belle croissance en 2014, une croissance jamais enregistrée les années précédentes.

Quel type de manager êtes-vous?

«Dans le domaine qui est le nôtre, il me faut développer un bon amalgame entre esprit de collaboration et crédibilité dans mes capacités techniques et d’expertise. Il me serait difficile de discuter avec mes collaborateurs sans avoir de solides compétences en leurs expertises techniques. À cela, j’ajouterais un bon sens de l’autodérision.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je pense clairement avoir des qualités d’écoute et de dynamisme. Même si, aujourd’hui, ce mot est quelque peu galvaudé.

Et vos principaux défauts?

«Je n’accorde parfois pas assez de temps à ma vie privée.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Je fais ce que j’ai toujours voulu faire et je n’ai aucune velléité d’exercer une autre profession.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Je crois au maintien d’un taux de croissance important. Aussi, si nous continuons au rythme qui est le nôtre actuellement, nous ne serons pas loin d’avoir doublé nos effectifs (nous sommes actuellement 70) et notre présence à l’international sera plus affirmée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Dans le domaine du risque, nous voulons affirmer notre position parmi les leaders internationaux.»