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 (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Le Land publie cette semaine son traditionnel supplément Finances. Le lecteur y trouvera notamment un long entretien avec le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP). Il y revient sur le processus Beps («Qui aurait pu s’imaginer que le paysage fiscal mondial changerait à une telle vitesse? Que le processus Beps de l’OCDE aboutisse en à peine trois ans et demi?»), ainsi que sur l’exposition du budget de l’État aux soparfi («Je préfère être exposé à une forme de sociétés dont il y en a beaucoup, plutôt que d’être beaucoup exposé à une seule société»). Quant à sa stratégie concernant le Brexit, il évoque les «réflexions qui m’ont conduit à ne pas jouer la partie de manière trop agressive. Car nous devrions alors attirer encore beaucoup plus de talents au Luxembourg, bâtir encore plus de logements et d’écoles… […] Je trouve qu’il vaut mieux viser une croissance régulière et durable plutôt que spectaculaire.»

A tale of two cities

Ici, les gens sont encore vraiment patriotes. Quelques jours après la fête nationale, des drapeaux rouge-blanc-bleu ornent encore les façades de maisons mitoyennes colorées et les jardins de devant impeccablement entretenus. Ici, les gens sont fiers des 13.000 visiteurs qu’a attirés en un mois l’exposition «Lëtzebuerg an den Éischte Weltkrich au Hall 75», dont presque tous les membres de la famille grand-ducale, plusieurs ministres et la moitié des députés. Le maire Michel Wolter (CSV) a accueilli lui-même presque tous les visiteurs et organisé une grande partie des visites guidées. Ici, on a encore un sentiment de solidarité dans le village, Zusammengehörigkeitsgefühl, les presque 10.000 habitants de Fingig, Linger, Hautcharage. Clémency et Bascharage, qui longent la frontière belge et ont fusionné en 2012 pour devenir Käerjeng, sont luxembourgeois à 70 pour cent et étaient à 84 pour cent contre le droit de vote des étrangers aux législatives lors du référendum de 2015. Alors, quand les gens ont découvert, il y a quelques semaines dans leurs boîtes aux lettres, le dépliant «Alternatives au contournement de Bascharage» (avec les quatre derniers mots, dont le nom de leur village, barrés dans le titre) publié par l’administration communale de la commune voisine de Sanem, ils ont réagi avec un mélange d’amertume et de colère. «Beaucoup de gens leur ont renvoyé le dépliant, parfois en y marquant des commentaires pas vraiment sympathiques», raconte Michel Wolter dans la mairie. La même campagne, avec «Bascharage» barré, se trouvait sur le cul des bus du réseau Tice, ce qui a mené à un incident diplomatique au sein du comité du Tice (dont Michel Wolter est membre).

Limitation des dégâts

En matière de médecine pénitentiaire, «tout fonctionne bien» était la conclusion principale du ministre de la Justice, Félix Braz (Déi Gréng), lorsqu’il présenta l’audit sur ce sujet il y a deux semaines. Or, non seulement les premiers concernés, les détenus, n’étaient pas consultés, mais en plus, les recommandations des deux experts montrent une définition de la santé pénitentiaire trop limitée, ce qui explique pourquoi leurs propositions visent surtout des aspects de l’organisation, des compétences et de la hiérarchie. Il faut cerner le sujet santé en prison dans son intégralité: sans condition de détention plus humaines, sans un concept de réinsertion sociale plus progressiste et réaliste, sans soutien médical et psychosocial qui ne se limite pas sur la durée de la détention, les perspectives des personnes concernées pour une vie plus saine et plus accomplie sans récidivisme restent très limitées.