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Le projet Supercard semble avoir vécu. La société Big Time est, en effet, sur le point de mettre un terme à une affaire qui avait démarré il y a moins d'un an avec, à l'époque, d'ambitieux objectifs.

à l'heure où nous clôturions cette édition, aucune décision définitive n'avait été prise quant aux termes exacts de l'acte de décès que les dirigeants de la société préparent. "Nous ne déposerons pas le bilan', nous a cependant indiqué Charel Rumé, le directeur financier de la société Big Time, qui a tenu à démentir tout "ragot" de faillite. "Nous allons clôturer la société et payer toutes les charges et les salaires", a-t-il ajouté, se refusant à plus de commentaires.

Même mutisme chez Bas Schagen, un des deux actionnaires fondateurs de la société, en mai 2004 (il détenait alors 65% du capital initial de 100.000 euros) ou chez Romain Schmit, administrateur de la société Agilitas (société de prise de participations basée à Diekirch et constituée en octobre 2003 par deux entités établies au... Costa Rica), l'autre actionnaire fondateur, qui avait, en janvier 2005, souscrit 75% des 100.000 euros supplémentaires injectés dans Big Time (les 25% restants avaient été apportés par M. Schagen).

C'est en février 2005 que la carte de fidélité Supercard avait débarqué sur le marché luxembourgeois. Un peu moins d'un million d'euros avait été investi dans ce projet développé, entre autres, en partenariat avec Atos Worldline, fournisseur du terminal et du système de lecture de la carte (voir paperJam mars 2005 page 38).

Le concept de Supercard était de développer un système de carte de fidélité unique pour plusieurs magasins différents. L'utilisateur, qui obtenait cette carte gratuitement, se voyait créditer d'un point pour chaque cent d'euro dépensé, sur base d'une remise accordée par chaque commerçant. Il se constituait ainsi une cagnotte qu'il pouvait ensuite convertir en cadeaux auprès des différents partenaires, avec la possibilité de cumuler le total de plusieurs cartes au moment du décompte de points.

Plus de 70 enseignes représentant plus de 100 points de vente figuraient dans la liste des partenaires commerciaux de Supercard. "Avec plus de 100 commerces partenaires et plus de 20.000 membres, la Supercard, en 6 mois d'existence, connaît un succès hors du commun', pouvait-on lire dans l'éditorial de la dernière édition (octobre 2005) du magazine Supermag.

Un succès "hors du commun', certes, mais très loin des ambitions de départ, puisque la société souhaitait arriver "le plus vite possible" à un total de 200 points de vente, répartis sur tout le territoire du Luxembourg, et convaincre 100.000 utilisateurs en l'espace d'une année. "Nous visons un maximum de 180.000 utilisateurs", nous avait même le directeur de la société, Robert Funk (qui a, entre temps, quitté ses fonctions à la fin de l'été 2005). Il justifiait ses ambitions au vu du nombre de foyers au Luxembourg (180.000), de travailleurs frontaliers (110.000) et de consommateurs occasionnels (80.000).