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Autour d’Alex Sulkowski et Norbert Becker (assis), Laurent Muller,<br/>John Penning, Dan Schneider et Jean-Claude Bintz. (Photo: Sting)  

Norbert Becker (Atoz, CBP et, plus anciennement, Arthur Andersen); Jean-Claude Bintz (ex-Tango puis Voxmobile et, aujourd’hui, Lakehouse), Laurent Muller (Paddock Group), John Penning (ex-Deloitte, aujourd’hui Saphir Capital Partners et Sogeva), Dan Schneider (Tenzing Partners) et Alex Sulkowski (ex-Arthur Andersen et Atoz): le casting a de l’allure. Ces six entrepreneurs luxembourgeois se sont associés dans la création de Sting, une nouvelle société de prise de participations qui vient compléter l’offre déjà existante en la matière au Luxembourg, dans un créneau d’intervention allant de 250.000 à 1 million d’euros.

La création de Sting a été motivée par le constat d’un grand vide existant en matière d’accès aux financements pour des entrepreneurs désireux d’investir dans le développement ou la reprise d’une société, entre ce que peuvent apporter, d’un côté, les business angels (au maximum quelques centaines de milliers d’euros) et, de l’autre, les mastodontes du secteur tels BIP Investment Partners, Luxempart ou encore Mangrove Venture Capital, où le ticket d’entrée est rarement inférieur à 2,5, voire 3 millions d’euros.

«Il y a trop de projets d’entrepreneurs laissés pour compte, constate Norbert Becker. Soit parce qu’ils sont trop petits, ou trop jeunes, ou qu’ils ne disposent pas d’assez de fonds propres. Notre ambition, avec Sting, n’est pas de concurrencer les grands opérateurs existants en faisant du capital-risque, mais bien de faire du capital-développement.»

7 millions de capital

La fusée Sting est à deux étages. La structure principale a été constituée par ces six investisseurs, qui se partagent équitablement le capital social de base et assureront toute la partie stratégique, management et prise de décisions d’investissement. MM. Bintz, Muller et Schneider en assureront la gestion journalière. Le volet financement, quant à lui, est confié à une seconde entité distincte, Sting & Partners, constituée sous le régime des sociétés en commandite par actions. Les six associés seront les commanditaires et s’appuieront sur une vingtaine de commandités, des investisseurs et des personnalités du monde des affaires au Luxembourg. C’est à partir de là que seront directement injectées les aides financières apportées aux entrepreneurs demandeurs, selon un modèle qui existe déjà en Belgique, par exemple. «Nous avons pris les contacts en début d’année, indique M. Becker. La quasi-totalité de ceux que nous avons approchés ont répondu favorablement à notre appel et ont adhéré immédiatement et avec enthousiasme au projet.»

Le capital social de Sting & Partners tournera autour de sept millions d’euros et lorsque l’intégralité de cette somme sera engagée dans des projets, une autre structure sera alors créée. «Lorsqu’un entrepreneur a un projet et va voir un banquier, il lui est en général très difficile d’obtenir des prêts, ou alors il doit prendre des risques personnels énormes, note Jean-Claude Bintz. Dans le cas présent, si nous apportons notre soutien à un projet, lorsque ce même entrepreneur ira voir son banquier, nous supposons que le fait qu’il bénéficie de notre soutien financier lui apportera la crédibilité nécessaire pour obtenir le reste du financement.»

En marge de ces structures sera établi, à court terme, un advisory committee, auquel ne prendra part aucun des six associés de base, et qui servira, le cas échéant, à prévenir de potentiels conflits d’intérêts ou bien à être consulté pour un simple avis. «Cela permettra d’alléger les circuits de discussion et éviter de faire des réunions avec 30 personnes», résume M. Bintz. Les premières propositions de financement devraient être connues d’ici à quelques semaines. Il ne faut pas s’attendre à des révélations fracassantes, puisque Sting a volontairement limité son rayon d’action au seul Luxembourg, avec une fourchette d’investissement comprise entre 250.000 et un million d’euros.