Olivier Renault et Laurent Marochini ont mis au point le projet #LePlateau Lux pour intégrer des start-up dans les locaux de SGBT. (Photo: Nader Ghavami)

Olivier Renault et Laurent Marochini ont mis au point le projet #LePlateau Lux pour intégrer des start-up dans les locaux de SGBT. (Photo: Nader Ghavami)

Société Générale Bank & Trust (SGBT) a décidé de dérouler le tapis rouge pour les start-up. À partir de ce 20 septembre, la banque en accueillera plusieurs sur son «Plateau», le nom donné au laboratoire de l’innovation qui vient d’ouvrir au sein de ses locaux du quartier de la gare, rue d’Épernay.

#LePlateau Lux, nom officiel du nouvel espace, s’inscrit dans la stratégie du groupe bancaire de collaborer avec de jeunes entreprises innovantes.

«De tels laboratoires ont déjà été créés ces dernières années par le groupe dans des villes comme Paris, Londres, Berlin, Prague, mais aussi en Inde et en Afrique», indique Olivier Renault, récemment nommé chief operating officer de la Société Générale au Luxembourg. Le but final est clair: «Il s’agit d’accélérer l’innovation au niveau de la banque.»

Concrètement, SGBT veut accueillir entre cinq et sept start-up qui développent des projets dans le domaine de la finance, pendant six mois sans frais. Elle leur a dédié un espace de travail de 100 mètres carrés. Mais elles pourront aussi profiter d’un autre espace de loisirs et de rencontres (900 m2) qui permettra le contact avec des employés de la banque.

C’est que l’objectif est double: « D’un côté, elles devraient pouvoir nous apporter des solutions technologiques innovantes et, de l’autre, profiter de l’expérience du monde bancaire pour rendre leurs produits mieux adaptés à notre métier », note Laurent Marochini, head of innovation and quality pour la division Société Générale Securities Services au Luxembourg.

Trois domaines de recherche

Les candidats à l’hébergement sont sélectionnés par un comité à travers des critères bien précis. Les start-up doivent être opérationnelles depuis au moins deux ans et pouvoir présenter un projet qui tient déjà la route. «Nous sommes à un stade plus avancé qu’un incubateur qui, lui, montre la route à suivre aux jeunes entrepreneurs qui en sont encore au stade de l’idée», confirme Olivier Renault.

Nous avons déjà présélectionné six start-up qui devraient pouvoir bientôt intégrer notre laboratoire.

Laurent Marochini, head of innovation and quality pour la division Société Générale Securities Services au Luxembourg

La banque a aussi défini trois grands thèmes qui l’intéressent particulièrement et qui représentent des critères de sélection: l’intelligence artificielle, la blockchain et la sécurité. «Nous avons déjà présélectionné six start-up qui devraient pouvoir bientôt intégrer notre laboratoire», se félicite de son côté Laurent Marochini.

Une fois dans les murs, les jeunes fintech sont prises en charge par un manager senior de la Société Générale – un «sponsor» en langage maison – qui agira comme un ouvreur de portes. Chacune s’en verra désigner un différent. «La mission du sponsor sera d’apporter de l’expertise bancaire aux start-up, qui en manquent généralement», pointe Olivier Renault. Mais l’objectif de l’intégration de ces jeunes pousses dans les murs de la banque est justement de faire en sorte que les contacts soient les plus intenses possible.

Notamment avec du personnel de SGBT qui travaille sur les projets digitaux. Un des avantages présentés par la banque luxembourgeoise par rapport à sa collaboration avec des start-up, c’est qu’au Luxembourg, tous les métiers couverts par la banque française au sein du groupe sont représentés. Jusqu’au leasing automobile avec la filiale Ald automotive. Les start-up pourront donc profiter largement de ce large écosystème dans leur développement de nouveaux outils.

Les start-up seront là pour nous faire avancer plus vite.

Olivier Renault, chief operating officer de la Société Générale au Luxembourg

Partage de connaissances

«Les start-up seront là pour nous faire avancer plus vite, mais il faut quand même rappeler que l’innovation est depuis longtemps dans les valeurs du groupe Société Générale», précise le COO de l’entité luxembourgeoise. «C’est une manière de faire à nouveau un pas de plus, d’affirmer notre maturité progressive dans l’appropriation de l’innovation.»

SGBT précise bien que la collaboration se limite à un partage de connaissances. Mais une fois acceptées dans le laboratoire luxembourgeois, les fintech en devenir pourront alors bénéficier des avantages du réseau développé par la Société Générale. «Dans la mesure où nous avons des labos dans différents pays, il est tout à fait possible de créer des connexions», explique encore Olivier Renault.

«Si l’une d’entre elles voulait par exemple se développer en Allemagne au départ de Berlin, elle pourrait intégrer le labo que nous avons mis en place là-bas ou, au minimum, profiter de nos contacts dans la capitale allemande.»

Dans un premier temps en tout cas, tout sera fait, ne serait-ce que par la configuration des lieux, pour que l’information et l’expérience puissent percoler du labo vers la banque et inversement. «Sans négliger le partage d’expérience entre les développeurs de start-up eux-mêmes, qui partageront le même environnement pendant toute la durée de leur séjour au Plateau», insiste Laurent Marochini. Au final, tout le monde y gagne!