Premier ministre de 1984 à 1995, Jacques Santer (CSV) est encore actif au sein de différents organismes et associations. Il préside ainsi le conseil d’administration de CLT-UFA ainsi que la Fondation du mérite européen. Mais celui qui est aujourd’hui ministre d’État honoraire ne s’attendait probablement pas à devoir répondre à des questions liées aux services secrets luxembourgeois.

À l’instar de Jean-Claude Juncker, Jacques Santer a été, durant son mandat de Premier ministre, le responsable hiérarchique du Service de renseignements de l’État luxembourgeois. Une responsabilité théorique tant les témoignages des anciens directeurs du SREL ont jusqu’à présent révélé que le service fonctionnait de manière plus ou moins autonome, sans réelle mémoire agrégée.

L’audition de Charles Hoffmann, directeur du SREL au moment où Jacques Santer était à la tête du gouvernement, qui s’est déroulée le 22 janvier dernier, était d’ailleurs teintée de pratiques « d’un autre temps ». C’était pendant la guerre froide, lorsque le mur de Berlin était toujours une réalité. M. Hoffmann avait précisé à cette occasion qu’aucune écoute illégale n’avait eu lieu à son époque.

Compétence élargie

L’audition de M. Santer intervient au lendemain d’une demande du président de la Commission d’enquête parlementaire, le député Alex Bodry (LSAP), visant à étendre la mission initiale de cette dernière. Adoptée par les députés réunis ce 31 janvier, une résolution a entériné cette demande. Outre l’examen des méthodes opératoires du SREL, la Commission va désormais également traiter des missions, de l'organisation, du mode de fonctionnement ainsi que du contrôle du SREL.

Une démarche qui augure de nombreuses propositions à l’égard du fonctionnement du SREL lorsque la Commission d’enquête parlementaire, composée de 13 députés, sera amenée à rendre ses conclusions.

L’audition de Jacques Santer débutera ce vendredi à 12 h 15. Une autre personnalité de premier plan, le procureur général d’État, Robert Biver, est quant à lui convié à la Chambre ce lundi 5 février à 14 h.