Avec la loi sur l’exploitation des astéroïdes, la presse étrangère parle d’une «première européenne» pour le Grand-Duché. (Photo: Capture d'écran / L'OBS)

Avec la loi sur l’exploitation des astéroïdes, la presse étrangère parle d’une «première européenne» pour le Grand-Duché. (Photo: Capture d'écran / L'OBS)

Adoptée par la Chambre des députés le 13 juillet dernier, la «loi sur l’exploration et l’utilisation des ressources de l’espace» est entrée en vigueur le 1er août dernier. L’idée que le Luxembourg devienne le deuxième pays au monde, après les États-Unis, à autoriser l’extraction et la commercialisation par des entreprises privées des matières premières présentes dans les astéroïdes a retenu l’attention de la presse étrangère.

Pour le quotidien français Les Échos, le Luxembourg est devenu un «pionnier des mines de l’espace». Sur son site internet, L’Obs parle, lui, d’une «loi pour les mineurs de l’espace», alors que Le Monde note la volonté du Grand-Duché de rechercher un nouveau volet de croissance dans le «new space».

Tous rappellent l’aventure SES dans les satellites, preuve de la clairvoyance du pays pour lancer de nouveaux développements inattendus. Les Échos met aussi en avant la perspective d’un coup de pouce financier pour les entreprises qui s’installeraient dans le pays pour bénéficier de ce nouveau programme.

Le débat reste ouvert

Ceci dit, le projet pose aussi question. Sans prendre position, le Huffington Post fait le rapprochement entre la promulgation de la loi le 1er août et le jour où l’humanité commence à vivre à crédit (après avoir consommé les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an) qui est tombé, cette année, le 2 août.

Sous couvert d’anonymat, un scientifique européen a fait part à l’Agence France-Presse de son scepticisme: «Quand on dit qu’on peut avoir accès à tous les matériaux à l’avenir, on ouvre la boîte de Pandore vers un gaspillage des ressources et la fin du recyclage parce qu’on se dit qu’on en aura autant qu’on le souhaite», exprime-t-il.

Vient encore l’éternel débat sur l’idée de s’approprier l’espace, en opposition aux grands traités internationaux. «La loi luxembourgeoise a trouvé la parade», explique le Huffington Post, précisant que le législateur n’a prévu que l’appropriation des ressources, pas celle des corps célestes.