Avec un marché en pleine croissance dans le monde entier, l’industrie de l’eau en bouteille se porte à merveille. On boit 36,7 litres d’eau (en bouteille toujours) par an et par habitant sur l’ensemble de la planète… Rosport ne représente qu’une goutte dans cet océan (le directeur Roger Gloden a calculé 0,00007%), mais sur le marché luxembourgeois, il en va tout autrement puisque ce sont 23,1% des eaux embouteillées qui sont vendues par la marque au cheval.

Au cheval? Si si… «Le cheval, avec ou sans cavalier, fait partie intégrante du logo de Rosport depuis longtemps. Notre réflexion stratégique et marketing l’a mis en avant», détaille Max Weber, l’autre directeur des Sources Rosport. Et les deux directeurs d’expliquer les challenges et évolutions auxquels l’entreprise a récemment fait face.

La décision d’ajouter une nouvelle ligne de production destinée au soutirage des bouteilles en verre consigné, allant de pair avec la construction d’un nouveau hall de production de 600m2, remonte à 2011. Trois ans plus tard, le sourcier inaugure non seulement cette nouvelle unité de production, mais revoit entièrement sa stratégie.

«Il ne s’agissait pas seulement d’être à la pointe de la technologie en matière d’embouteillage, mais aussi d’assurer l’évolution du positionnement de nos marques et la communication avec le consommateur», explique Max Weber.

Nouvelles bouteilles

Ains,i un audit a été commandé pour mieux appréhender les points forts et les sources d’amélioration de la marque. Si Rosport bénéficie d’une notoriété record dans son pays – citée 7 fois sur 10 en premier quand il s’agit de nommer une eau minérale gazeuse –, l’éparpillement de la marque a été constaté: trop de noms, de logos, de couleurs, de produits, de types de bouteille…

«À l’étranger, les eaux minérales se déclinent autour d’un seul nom», justifie le directeur. Dorénavant, on boira donc uniquement du Rosport: Classic, Blue ou Viva. Fini aussi les bouteilles de couleurs bleues et vertes pour uniformiser l’offre autour d’une seule bouteille, transparente et pure. Designée à Bruxelles par une agence spécialisée en packaging, la nouvelle gamme de bouteilles (25 cl, 50 cl et 1 l) affiche un look un peu vintage qui va bien dans l’air du temps.

Un nouveau logo a été redessiné, plaçant un cavalier sur le cheval et retravaillant la typographie, mais gardant le code couleur bien ancré dans la tête des clients. Les capsules et étiquettes du Rosport Classic seront vertes, bleues pour le Blue et rouges et argent pour Viva. C’est l’agence NVision qui est derrière ce relooking réussi.

Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, une vaste campagne de publicité a été lancée, toujours avec NVision, mettant en scène un majestueux cheval noir dans la neige. «Le cheval représente le côté authentique, naturel, ouvert et libre de l’eau et donc de Rosport», s’enthousiasme Max Weber. Les visuels en noir et blanc sont en train de fleurir sur les abribus et dans les pages des journaux et magazines, tandis qu’un spot publicitaire a fait son apparition au cinéma et à la télévision.

«Plus qu’un spot, c’est vraiment un film représentant la marque, un brand movie.» Le réalisateur Jeff Desom et le producteur Bernard Michaux ont déployé les grands moyens – fausse neige, fond vert, caméra en voiture et… dresseurs de chevaux – pour tourner une publicité digne de celle d'un parfum. Sauf qu’on y entend en signature, «Je suis la source de la vie, je suis l’eau».

Écologie

Les nouvelles bouteilles ont appelé de nouveaux casiers: celui des bouteilles d’un litre offre une plus-value en terme de transport et de confort et celui des bouteilles de 25cl permet de ranger 28 bouteilles contre 24 auparavant. «Un gain de 16% en place, important pour le transport et le stockage». Conscient de l’impact écologique que la fabrication de nouveaux casiers peut engendrer, Sources Rosport a toutefois minimisé celui-ci en faisant fabriquer les casiers des bouteilles 25cl et 50cl à partir de plastique recyclé, qui de surcroît provient exclusivement des anciens casiers Rosport/Viva broyés et recyclés pour l’occasion.

Innovation écologique encore sur le front des bouteilles PET pour aboutir, après des recherches en collaboration avec Luxpet à Bascharage, à des bouteilles se passant entièrement de matière première vierge. «En effet, 75% du plastique de la bouteille provient de bouteilles PET collectées et recyclées au Luxembourg tandis que les 25% restants sont issus de plastique provenant de la canne à sucre, une ressource renouvelable avec un bilan écologique largement positif».

Enfin, c’est un site internet entièrement neuf qui a été mis en place. www.rosportlife.com tient plus du blog que du site commercial, avec des références et articles «lifestyle», des photos et des vidéos à la manière des réseaux sociaux.

Les différentes actions ont abouti à un investissement de près de neuf millions d’euros, ce qui devrait assurer au sourcier luxembourgeois un futur radieux dans un marché en croissance à deux chiffres.