Marc Wantz (Manpower Luxembourg) (Photo: Julien Becker)

Marc Wantz (Manpower Luxembourg) (Photo: Julien Becker)

En juin 2008, après avoir longtemps dirigé Monster, Marc Wantz prend les commandes de Manpower Luxembourg. Débute alors une première année placée sous le signe de l’observation. Mais «l’intérim n’a rien à voir avec Monster», reconnaît-il. Durant ces premiers mois, il passe d’agence en agence (Manpower en compte six au Luxembourg), afin de se familiariser avec chacune des activités inhérentes au monde du travail temporaire.

Une fois imprégné de toutes ces facettes, il met en place une nouvelle méthodologie et une restructuration qui passera par une baisse des effectifs (d’abord de 40 à 23 permanents, pour aujourd’hui atteindre la trentaine). Cette période de crise est également l’occasion pour Manpower d’acquérir un plus haut degré de performance, en intégrant une nouvelle méthodologie basée sur des outils modernes (toute l’infrastructure IT est sur le point d’être changée) et une équipe rompue aux exigences du métier.

«Nous avons également tout mis en place pour atteindre une haute qualité de services. Mais, pour cela, nous nous sommes attelés à ce que chaque employé de Manpower se sente bien sur son lieu de travail», ajoute M. Wantz. Aujourd’hui, l’équipe «commando» est prête pour sa «conquête commerciale», avance-t-il, optimiste.

Cette réorganisation a été facilitée par la mise en place, en juillet 2009, d’un fonds sectoriel de formation, alimenté par les sociétés intérimaires qui y versent 0,6% de leur masse salariale totale. Manpower a ainsi profité de ce fonds pour préparer les permanents, ainsi que certains travailleurs intérimaires, à la reprise attendue, en ciblant les besoins de formation de chacun.

Mais le secteur a connu également un petit bouleversement au travers d’une directive européenne entrée en application début 2010, et interdisant les détachements à l’étranger, sauf si l’intérimaire a travaillé au moins 30 jours consécutifs au Luxembourg. «Cette directive n’a pas d’impact sur Manpower, explique Marc Wantz. En revanche, elle a mis à mal bon nombre de petites agences, notamment le long des frontières, qui missionnent une grande partie de leur personnel intérimaire dans les régions limitrophes.» Si cette directive peut avoir un effet positif pour certaines sociétés de travail temporaire, puisqu’elle débouche sur un certain assainissement du marché, elle porte un coup fatal aux petites entités.

Assouplir la réglementation

A côté de ces nouvelles mesures qui voient le jour, d’autres devraient être modifiées pour favoriser un meilleur dynamisme du marché du travail. Ainsi, Marc Wantz estime que «la loi n’est pas adaptée aux placements des demandeurs d’emploi. Il est préférable financièrement pour eux de rester au chômage plutôt que d’accepter des missions ponctuelles qui, à terme, les pénaliseraient. La réglementation devrait ainsi être plus souple dans ce domaine.» Il serait également judicieux, à l’instar de nombreux autres pays, de donner la possibilité aux agences intérimaires de placer les étudiants durant les congés scolaires. C’est donc un secteur, dans son ensemble, qui doit gagner en flexibilité.

Toujours est-il que dans son travail, Marc Wantz aime à prendre exemple sur des personnalités historiques et, tout particulièrement, Nelson Mandela, leader communicatif et fédérateur, qui a su montrer l’exemple et encourager ses équipes.