Les pompiers et services de secours ont dû intervenir plusieurs fois au Cigalon. (Photo: Administration des services de secours)

Les pompiers et services de secours ont dû intervenir plusieurs fois au Cigalon. (Photo: Administration des services de secours)

62 ans jour pour jour après l’ouverture de cette enseigne emblématique de la région du Mullerthal, Le Cigalon était sous eaux, gravement atteint par les orages qui ont frappé la région. «Mes parents ont ouvert l’établissement le 1er juin 1956. Et c’est le 1er juin 2018 que la catastrophe est arrivée», relate, Rita Stoque, les trémolos dans la voix. Avec son mari Philippe, elle avait repris le restaurant et l’hôtel et ils avaient mis en place une cuisine provençale de très bon niveau.

Toute une vie aux fourneaux et à la réception qui a viré au cauchemar en une nuit. «Trois membres du personnel dormaient sur place et ont été réveillés par la montée des eaux et le bruit des vitres cassées», raconte-t-elle. L’un d’eux a même été emporté par les flots, s’accrochant à un arbre en attendant les secours. «L’eau est montée jusqu’à plus d’un mètre dans les chambres du rez-de-chaussée, alors imaginez-vous les caves...».

Manque à gagner

Pompiers, armée, forces de l’ordre, voisins, famille… tous sont venus en aide aux propriétaires de l’établissement pour déblayer, nettoyer, sécher et… mesurer l’ampleur des dégâts: caves, cuisine et restaurant dévastés, vitres, carrelage, parquet, papier peint entièrement détruits, sans parler du matériel entreposé, des coupures d’électricité, des documents qui ont disparu.

Pire, après une accalmie, les caves de l’établissement étaient à nouveau sous l’eau samedi dernier. Le premier étage avait essuyé une nouvelle coulée de boue, et la terrasse était recouverte d’eau et de boue.

La solidarité s’est organisée sur place, mais les dommages vont être très lourds: «Il y en a sans doute pour plusieurs millions. Les assurances rembourseront sûrement en partie, mais on ne sait pas encore quoi. Il nous manque beaucoup de documents et factures perdus dans les inondations», soupire Rita Stoque. Elle est surtout inquiète du manque à gagner lié à la fermeture forcée. «Les mois de juin à septembre sont nos meilleurs mois, ils seront perdus.»

D’où l’idée de lancer une cagnotte en ligne sur la plateforme Leetchi. «C’est une idée de Gregory Tugendhat de RegiÔtels, qui s’occupe de toutes les réservations, pour nous aider à tenir le coup.» Avec un peu plus de 2.200 euros ce mardi midi, cela ne couvrira pas beaucoup de travaux, mais «ça nous permettra au moins de donner à manger aux bénévoles qui sont venus nous aider», conclut Rita Stoque.