Denis Kiselev est l’actuel CEO de la start-up qui grimpe: SnapSwap. (Photo: Snapswap)

Denis Kiselev est l’actuel CEO de la start-up qui grimpe: SnapSwap. (Photo: Snapswap)

Monsieur Kiselev, de quelle manière vos solutions accompagnent-elles la transformation numérique du secteur financier et bancaire? 

«Les banques et les institutions financières font face à des défis majeurs. Elles doivent notamment se conformer à des réglementations toujours plus strictes en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, par exemple. Pour respecter leur obligation de KYC (Know Your Customer), elles s’appuient sur des vérifications en face à face, à la fois fastidieuses et coûteuses: 50% des clients ne finalisent jamais le processus d’ouverture de compte auprès d’un établissement bancaire en raison de cette contrainte.

Notre solution KYC automatisée répond à cette problématique puisqu’elle permet de finaliser l’onboarding client en quelques minutes seulement. Remote Onboarding peut être facilement intégrée dans une application mobile ou à un site internet pour vérifier l’identité du client, collecter des données KYC, réaliser une due diligence et obtenir une signature électronique juridiquement valable. Cette alternative digitale, rapide et authentifiée, améliore la captation client tout en diminuant les coûts. 

Nous développons notre solution en prenant en compte la gestion du risque, de manière à ce qu’elle soit conforme avec les exigences réglementaires.

Denis Kiselev, CEO de SnapSwap

La relation commerciale avec le client final est elle aussi bouleversée par la dématérialisation. Quelles technologies mettez-vous en œuvre pour apporter les garanties de sécurité et de transparence attendues par les utilisateurs?  

«Cette année, nous avons apporté des améliorations majeures à notre solution en introduisant des fonctionnalités basées sur le machine learning. Nous utilisons désormais plusieurs couches de biométrie pour identifier les utilisateurs, ce qui augmente considérablement la fiabilité de la reconnaissance. Cette mise à jour a pour but de rationaliser le processus d’onboarding client et de réduire les risques ainsi que les erreurs tout en assurant une expérience utilisateur fluide et sécurisée.

Nous développons notre solution en prenant en compte la gestion du risque, de manière à ce qu’elle soit conforme avec les exigences réglementaires. Elle répond à de nombreuses réglementations européennes, comme l’acceptation transfrontalière de l’identification en ligne ou le processus KYC à distance (plan d’action relatif aux services financiers pour les consommateurs), mais aussi la quatrième directive anti-blanchiment et financement du terrorisme.

Vous bénéficiez du soutien d’acteurs majeurs du secteur financier, ING et Mastercard par exemple. Quel est l’apport de ces partenariats pour le développement de SnapSwap? 

«En tant que finalistes du programme d’accélération d’ING Fintech Village, organisé par ING Belgique, nous avons bénéficié d’une formation intensive de 16 semaines. Grâce à ce programme, nous avons pu tester et améliorer notre solution dans un environnement bancaire réel prenant en compte les besoins spécifiques d’ING. Cela nous a donné plus de visibilité sur le marché en tant que fournisseur de service d’identification en ligne et l’opportunité de collaborer davantage avec le groupe ING.

Quant à notre collaboration avec Mastercard, elle nous permet d’aborder l’Europe de l’Est et de présenter notre solution au niveau international. Nous avons ainsi fait une démonstration très réussie à Dubaï, en avril dernier, devant un public de banques et d’autres acteurs majeurs pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Nous étions par ailleurs invités par Mastercard à Money 20/20 à Amsterdam en juin dernier, où nous avons rencontré cette fois de grands acteurs bancaires de la région Asie pacifique. 

La place financière luxembourgeoise est le premier centre bancaire privé de la zone euro.

Denis Kiselev, CEO de SnapSwap

Vous êtes installé au Luxembourg depuis 2015, pourquoi ce choix? 

«L’écosystème start-up est très dynamique à Luxembourg et ne cesse de s’étendre. Il existe de plus en plus d’incubateurs, comme la Lhoft ou la House of Start-ups. Nous avons installé nos bureaux au Lux Future Lab, un incubateur situé au centre-ville de Luxembourg et soutenu par BGL BNP Paribas, l’une des principales banques au Luxembourg. Intégrer un incubateur de start-up nous permet d’accéder à l’expertise et aux services exclusifs de la banque.

En outre, la place financière luxembourgeoise est le premier centre bancaire privé de la zone euro, mais également le plus grand centre de fonds d’investissement en Europe. Ces 20 dernières années, Luxembourg est devenue la capitale mondiale des fonds, attirant des capitaux et des ressources humaines du monde entier. Enfin, le Luxembourg a un palmarès exceptionnel dans la création du cadre juridique et opérationnel grâce à la coopération étroite entre le gouvernement, le législateur et le secteur privé. La disponibilité des talents et la recherche fondamentale pour les technologies innovantes sont également des composantes importantes.

Quelle est votre feuille de route pour 2019? 

«Nous travaillons avec les partenaires les plus innovants dans les domaines de la biométrie, de la vision par ordinateur et de l’analyse de données. L’objectif est de fournir la meilleure expérience utilisateur à nos clients du secteur des services financiers, qu’il s’agisse d’acteurs établis ou de nouveaux entrants.»