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De manière plus générale, la croissance de l’e-commerce change nos habitudes de consommation et donc la manière dont les chaînes de magasins appréhendent les espaces alloués aux ventes.

L’un des corolaires de l’explosion des ventes en ligne et de la livraison à domicile est l’augmentation du trafic routier et une rentabilité toute relative de l’e-commerce pour la plupart des chaines individuelles.

Pour réduire l’impact écologique et tenter de résoudre l’équation «explosion des ventes en ligne – magasins physiques – rentabilité», JLL imagine le développement des «shophubs», sorte d’interface physique entre les grands entrepôts des géants de l’e-commerce (Amazon, Zalando, Bol.com,…), les magasins des centres villes ou centres commerciaux et le domicile des consommateurs.

Les livraisons seront regroupées par quartiers et assurées par des véhicules moins (ou non) polluants, circulant le moins possible à vide, tout en combinant les livraisons de marchandises avec les reprises de stock retournés par les consommateurs non satisfaits.

La nouvelle génération apprécie la grande diversité de choix mais son comportement de consommation est influencé par la confiance.

Thierry DebourseThierry Debourse, Head of retail Belux (JLL)

Les magasins et boutiques ne vont certainement pas disparaitre. Une récente enquête réalisée par IBM dans 16 pays indique même que 98% des jeunes dits de la «génération Z» font et continueront à effectuer leurs achats dans des magasins. Ils se renseignent préalablement sur les produits via leur communauté sur les réseaux sociaux ou directement sur le site ou l’application de la boutique, mais ils voudront finaliser l’achat dans un lieu physique où ils pourront juger de la qualité réelle de la marchandise. La nouvelle génération apprécie la grande diversité de choix mais son comportement de consommation est aussi influencé par la confiance. Si l’application ou le site web s’avèrent mensonger ou trompeur, le jeune consommateur bannira la marque.

Selon JLL, il est donc indispensable que le smart retailing s’accompagne d’une réelle complémentarité entre les interfaces web ou mobiles, et les magasins physiques. Ceux-ci devront continuer à s’adapter tant dans la manière de présenter leurs produits que dans le profil de leur personnel et dans la physionomie des espaces de vente qui ressembleront davantage à des show-rooms qu’aux magasins que nous connaissons actuellement.

Le smart retailing offre beaucoup de promesses, mais il est encore en transition.

Thierry DebourseThierry Debourse, Head of retail Belux (JLL)

Les magasins de périphérie (retail parks), et les centres commerciaux de nouvelle génération, permettent déjà aux consommateurs de tester plus aisément la marchandise et de juger de sa qualité. Il n’est plus indispensable pour le consommateur de venir en centre-ville pour faire du shopping, ses achats l’attendront à son domicile ou dans un point de collecte après qu’il ait travaillé ou pleinement profité de sa journée. Cela demandera une plus grande polyvalence des employés des chaînes de magasins, qui durant une partie de la journée seront des conseillers auprès de la clientèle, tandis que durant des moments plus calmes, ils seront affectés à la préparation des articles qui seront pris en charge soit par le consommateur directement soit par une société de livraison.

Nous pouvons conclure en disant que le smart retailing offre beaucoup de promesses, mais qu’il est encore en transition (particulièrement en ce qui concerne la phase de payement et sa sécurisation qui reste un obstacle dans le processus d’achat).

L’e-commerce continue sa croissance régulière et est devenu un incontournable des ventes et donc de la rentabilité des chaînes de magasins.

Les magasins physiques et boutiques classiques ont encore un bel avenir devant eux, mais leur forme, concept, taille et mise en scène devra aller au-devant des attentes des consommateurs (particulièrement les plus jeunes) pour répondre aux défis du commerce de demain.

La réponse à cette (r)évolution commerciale sera multiple comme le monde qui nous entoure. Et seule une collaboration entre tous les acteurs impliqués permettra de définir un modèle évolutif pérenne.