Fini les engins de plusieurs tonnes envoyés au compte-gouttes, place aux mini-sats, nano-sats et autres pico-sats, pesant de quelques centaines de kilos à quelques grammes. (Photo: Licence C.C.)

Fini les engins de plusieurs tonnes envoyés au compte-gouttes, place aux mini-sats, nano-sats et autres pico-sats, pesant de quelques centaines de kilos à quelques grammes. (Photo: Licence C.C.)

Si pendant des décennies les acteurs du spatial ne juraient que par l’envoi de satellites aux dimensions XXL, la tendance inverse semble désormais faire école. Fini les engins de plusieurs tonnes envoyés au compte-gouttes, place aux mini-sats, nano-sats et autres pico-sats, pesant de quelques centaines de kilos à quelques grammes. L’infiniment petit au cœur de l’infiniment grand. Selon le dernier rapport de l’agence spécialisée Euroconsult, le phénomène doit se développer au cours de la décennie à venir, avec la mise sur orbite attendue de quelque 6.200 satellites de petite taille, représentant une valeur marchande de près de 25 milliards d’euros d’ici à l’horizon 2025. Soit trois fois plus que le niveau enregistré au cours des 10 années écoulées.

Des opportunités pour le secteur privé

Résultat de l’amélioration des performances et de la baisse des coûts de mise en orbite, cette nouvelle donne n’a pas échappé aux acteurs présents au Grand-Duché. Que ce soit pour SES via sa branche SES Networks ou les start-up récemment installées telles que Kleos Space, Gom-Space ou Spire, sans oublier Planetary Resources. Car cette nouvelle course à l’espace concerne avant tout le secteur privé, attiré par les opportunités offertes par le new space et l’exploitation des ressources spatiales. Si un seul mini-satellite ne peut emporter qu’une faible charge utile et ne possède qu’une capacité réduite de transmission de données, l’exploitation d’une constellation de ces engins permet d’obtenir des résultats identiques, voire supérieurs à ceux d’une grosse mission. Le tout à moindre coût. Et les possibilités d’utilisation sont multiples, de la vente de renseignements géolocalisés à grande échelle au renforcement des services de cloud en passant par la cartographie des astéroïdes utile à l’initiative Spaceresources.lu.

Sans surprise, la concurrence dans le secteur fait rage du fait de la présence d’acteurs dotés d’une tout autre force de frappe que ceux implantés au Luxembourg. Début avril, SpaceX a reçu le feu vert pour l’envoi de 4.425 satellites pour sa future constellation dédiée à internet. Elle devrait en comptabiliser un total de 11.925 engins d’ici 2020. Le projet OneWeb, lui, prévoit d’envoyer 1.980 satellites dans le même horizon. Alors qu’au Grand-Duché, les chiffres avancés font état, dans le meilleur des cas, de l’envoi de quelques dizaines d’engins spatiaux.