Steve Collar remplace Karim Michel Sabbagh à la tête de l’opérateur satellitaire depuis quelques semaines. (Photo: Nader Ghavami)

Steve Collar remplace Karim Michel Sabbagh à la tête de l’opérateur satellitaire depuis quelques semaines. (Photo: Nader Ghavami)

Première apparition publique pour Steve Collar, le nouveau CEO du groupe satellitaire SES, à l’occasion des résultats du premier trimestre 2018. Malgré des chiffres à nouveau en baisse, le nouvel homme fort du groupe luxembourgeois se montre très convaincant: «Nous avons connu un très bon trimestre, parfaitement en ligne avec nos attentes», lance-t-il.

Le chiffre d’affaires se monte à 477,6 millions d’euros pour les trois premiers mois de l’exercice, en recul de 4,9% (540,6 millions il y a un an). Une situation que le CFO Andrew Browne, nouvellement nommé lui aussi, explique par «des taux de change défavorables et une vente d’actifs l’an dernier qui a apporté du chiffre d’affaires non récurrent». En comparant les chiffres d’affaires récurrents, on perçoit une certaine stabilité.

SES Networks progresse

Au niveau des deux grandes divisions, SES Video est en repli de 3,6% alors que SES Networks progresse de 8,5% (153 millions contre 141 millions). La progression de la division Networks est liée à la forte augmentation des services de mobilité (+30,4%) – accès à internet dans les avions – et aux services fournis aux administrations publiques (+13%).

Quant au bénéfice net, il s’établit à 98,2 millions d’euros contre 128,4 millions d’euros au premier trimestre 2017. Les marchés ont pourtant apprécié: à 15h, le titre SES était en progression de 11,3% à la Bourse de Luxembourg.

«Nous avons atteint le point de retournement», explique le directeur financier. «Nous sentons que les investissements effectués commencent à porter leurs fruits.» SES vient en effet de connaître une période très difficile avec une chute du titre de 40% ces derniers mois.

Nous avons connu une période de disruption plus importante au cours des trois dernières années que depuis le lancement de la société.

Steve Collar, CEO de SES

«Nous avons connu dans notre activité une période de disruption plus importante au cours des trois dernières années que depuis le lancement de la société», martèle de son côté Steve Collar. «Notre secteur passe d’une activité de niche basée sur les satellites à une activité de services et de réseaux où la pression est plus intense.»

Mais il se veut optimiste: «Nous sommes en phase de sortie de cette période, nous voyons désormais plus clair sur ce qu’il se passera dans le futur.» Il explique la distribution d'un dividende réduit (0,6 euro) pour l’année 2017 par le besoin de cash pour investir dans de nouveaux développements. «Une nouvelle génération de satellites verra le jour vers 2020-2021. Il faut disposer d’importants moyens en capital pour ne pas rater ce cap.»