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 (Photo: SES)

Face à une montée en puissance d’opérateurs satellitaires concurrents, notamment chinois, SES continue à investir pour maintenir sa position de leader sur le marché. Le lancement ce lundi, depuis Baïkonour (11h18 – heure de Luxembourg), du 53e satellite de sa flotte mondiale en est le reflet. Un investissement qui s’élève à quelque 250 millions d’euros.

«Le satellite va remplacer un satellite existant et permettra de couvrir l’Amérique du Nord et l’Amérique latine en intégralité grâce à sa plus grande puissance», indique à paperJam.lu Yves Feltes, chargé des relations avec la presse chez SES.

Avec l’utilisation de la position orbitale «40,5° Ouest en orbite géostationnaire», l’objectif de SES est bien de couvrir les marchés émergents très demandeurs en services de vidéo HD notamment, ce qu’il fournira.

Connectés en plein vol

«Nous pourrons effectuer des transferts de programmes entre les Amériques et l’Europe et vice-versa», ajoute M. Feltes. La couverture passera donc par l’océan Atlantique, un autre marché potentiel intéressant pour SES. Ou plutôt une zone de transit aérien impliquant de nouveaux besoins en termes de connectivité.

La société «Gogo Inflight», spécialisée dans les services internet aériens est d’ailleurs parmi les futurs clients et utilisateurs de SES-6.

Recyclage et nouvelle génération

Trois autres satellites semblables à celui inauguré ce lundi sont en cours de préparation dans les usines du constructeur spatial européen Astrium, une filiale d’EADS. Deux sont destinés à couvrir l’Europe et le troisième l’Asie.

Reste que l’ancien satellite remplacé par SES-6 continuera à fournir des services de retransmissions jusqu’à sa «fin de vie», sur une autre position orbitale.

Outre son propre développement, SES poursuit également sa – grande – implication dans le programme au nom de code «O3B» (Over 3 billion, correspondant au nombre de personnes sur terre – plus de 3 milliards – qui sont connectés aux réseaux de communication).

Ce programme consiste en un réseau de satellites offrant la performance de la fibre optique, sans les besoins d’infrastructure au sol. «Deux lancements de satellite de ce type sont prévus cette année», indique M. Feltes. Plus légers, ces engins seront lancés simultanément par grappe de quatre, depuis Kourou, sur un lanceur Ariane.

Tir réussi depuis Baikonour

En attendant, le lanceur russe Proton-M transportant le satellite de télécommunications a bien décollé lundi depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Comme prévu, à 13 h 18, heure de Moscou.

SES-6 se séparera du bloc d'accélération quinze heures et trente minutes après le décollage. Soit ce mardi 4 juin.