La maison de soins de Wiltz fait partie du vaste réseau Servior. (Photo: Georges & Theis architectes)

La maison de soins de Wiltz fait partie du vaste réseau Servior. (Photo: Georges & Theis architectes)

Un bénéfice de 2,7 millions d’euros, en légère hausse, sur un chiffre d’affaires de 116,67 millions. C’est le résultat d’une des plus grosses entreprises du pays, en termes de salariés: Servior. Dans son rapport de gestion, en annexe au rapport annuel 2013, l’établissement public «Centres, Foyers et Services pour personnes âgées» annonce 1.642 agents (fin 2013 donc).

En 2013, Servior a pu continuer à embaucher et se dit constamment à la recherche de nouveaux collaborateurs, surtout dans les métiers de soins. 156 agents ont ainsi été placés sous contrat à durée indéterminée au cours de l’année écoulée et, malgré l’abandon, en décembre 2012, du Cipa (centre intégré pour personnes âgées) de Niederanven qui a fait chuter 96 postes, le nombre global d’agents a progressé de 18 unités en un an.

Par ailleurs, Servior, acteur majeur de ce secteur en plein boom, à la mesure du développement démographique, a encore aménagé son réseau, avec de nouvelles maisons de soins à Vianden et Diekirch notamment, pour compenser l’offre de Cipa fermés à Mertzig, Vianden et Diekirch (géré, celui-là, jusque-là, par la ville). À la fin de l’année dernière, Servior gérait ainsi 15 structures d’hébergement, 8 Cipa, 6 maisons de soins (MS) et une structure d’appartements encadrés.

Synergies et programmation

La principale recette de Servior vient de l’Assurance dépendance. En 2013, plus de 1,2 million d’heures de soins et de soutien ont été prestées aux «pensionnaires» servis. Les prix de journée et d'hébergement, second pilier de recettes, constituent un peu plus de 40% du chiffre d’affaires. «Sans procéder à une hausse des prix en 2013, et ce pour la quatrième année consécutive», ajoute le rapport de gestion.

Une des méthodes mises en avant, c’est une forme de mutualisation, par la mise en place de synergies, internes au groupe ou avec d’autres acteurs du secteur. Ainsi, le service de «repas sur roues» - préparation et livraison de repas adaptés – est devenu une activité en expansion: en 2013, 148.000 repas ont été livrés, en desservant 23 communes. «Cette activité permet aussi de créer un premier contact avec d’éventuels futurs clients», avouent les responsables de Servior, institution présidée par Serge Eberhard.

La diversification n’empêchant pas l’investissement et la programmation, Servior s’engage dans des projets importants. Pour quelque 88,78 millions (dont 72,5 millions couverts par des subventions de l’État), abstraction faite des projets de Rumelange et Differdange, qui sont intégralement pris en charge par l’État.

Dépendance de l'Assurance

Cela étant, dans son rapport, Servior identifie des risques, issus des incertitudes liées à une réforme de l’Assurance dépendance, pour 2015. «Ces recettes représentent plus de 56% du total du chiffre d’affaires. La réforme aura des répercussions sur la situation financière de l’établissement».

Servior veut maintenir le défi de maîtrise des finances, mais redoute d’autres épées de Damoclès: la hausse du taux de TVA et l’annonce de la disparition du taux super-réduit sur la construction risquent d’affecter le gestionnaire et bâtisseur de sites d’hébergement; et l’accord salarial qui entre en vigueur en 2015 au niveau du personnel sous statut étatique ne sera pas neutre pour un employeur-établissement public qui occupe encore actuellement 360 agents sous statut de fonctionnaires d’État.