Xavier Watrin : « Les initiatives  visant à protéger  les professionnels sur le territoire restent des signes forts. » (Photo : Julien Becker)

Xavier Watrin : « Les initiatives visant à protéger les professionnels sur le territoire restent des signes forts. » (Photo : Julien Becker)

Monsieur Watrin, quelles évolutions majeures avez-vous rencontrées ces dernières années ?

« Dans le secteur de l’infrastructure informatique, la technologie ne cesse d’évoluer. Et en parallèle, la concurrence se fait toujours plus rude. En conséquence, les prix sont régulièrement revus à la baisse, tendance accentuée par la crise. Nous subissons ainsi une énorme pression sur les prix. La crise du secteur financier n’est pas étrangère à cela : elle favorise, par effet de généralisation, la mise en place de la méthode RFP (Request for Proposal) dont l’un des objectifs est une contractualisation des services en tenant compte notamment du prix. Il devient un critère majeur, sinon le critère prioritaire, pour le choix final du fournisseur.

Nous nous devons donc de nous adapter, en proposant notamment une palette de services plus étendue qu’auparavant. Nos offres passent ainsi par de la consultance, des ‘managed services’, entre autres. Nous disposons aussi de solutions propres, que nous intégrons dans le cloud. Nos offres s’élargissent afin d’épouser au mieux les demandes de la clientèle.

L’avenir, à court terme, ne jouit donc pas d’une grande visibilité ?

« L’année 2013 risque, à l’instar de l’exercice précédent, d’être très compliquée. C’est pour cette raison, entre autres, que nous devons poursuivre notre politique de diversification. Nous nous tournons notamment vers des solutions de plus en plus intégrées, de type IBM PureSystems, qui intègrent la partie hardware, la couche de virtualisation, voire plus encore.

Par ailleurs, nous constatons que, dans les entreprises, les départements réseau, système et stockage, auparavant autonomes, ont tendance à être intégrés en un seul service. Cette unification va demander une restructuration au sein des grandes entités informatiques.
Enfin, je pense que le secteur de la consultance continuera à prendre de l’ampleur.

Dans ce contexte, quels sont vos besoins en RH ?

« Nous sommes toujours à la recherche de bons consultants. Sur le marché local, les bons profils sont connus et toujours occupés. Aussi, nous allons chercher nos experts plus loin que dans la seule Grande Région, c’est-à-dire, dans notre cas, jusqu’en Espagne, dernièrement. Mais pour l’instant, nous sommes dans l’attente de l’OPA de Canon sur Iris. Celle-ci va orienter notre avenir. Mais nous devrions rester indépendants.

Que changeriez-vous pour améliorer votre secteur ?

« Je ne vois pas vraiment de point noir rédhibitoire. Au contraire, je pense que des statuts tels PSF et PSDC (prestataires de service de dématérialisation et de conservation des documents) sont des initiatives positives pour des acteurs comme nous. Ces initiatives visant à protéger les professionnels sur le territoire restent des signes forts. Je suis donc convaincu que la direction prise par les politiques au Luxembourg est la bonne. Je ne peux que les encourager à continuer dans ce sens. »