Serge Wilmes a été désigné à 91% mardi soir par les militants du CSV Stad comme tête de liste pour les communales. (Photo: CSV)

Serge Wilmes a été désigné à 91% mardi soir par les militants du CSV Stad comme tête de liste pour les communales. (Photo: CSV)

Monsieur Wilmes, cinq mois après avoir succédé à Isabel Wiseler-Lima à la tête de la section CSV de la capitale, vous êtes officiellement depuis mardi soir la tête de liste pour les communales. Quel est votre principal objectif?

«C’est que le CSV retrouve la responsabilité politique, car cela fait 12 ans que nous sommes dans l’opposition. Nous avons fait notre travail, c’est-à-dire que nous avons réalisé un renouveau avec une liste qui mélange nouvelles figures et expérience, avec 12 femmes et 15 hommes, et surtout une liste tournée vers l’avenir. Celui de la capitale grâce à une équipe dynamique, engagée et compétente.

Êtes-vous dans une optique d’ouverture «en grand des fenêtres» comme l’avaient proclamé les partis de la coalition gouvernementale en 201, dans ce cas pour mettre fin au règne du DP sur la capitale?

«Je ne veux pas m’intéresser à ce que font les autres partis, je tiens avant tout à défendre notre projet qui se différencie, par exemple, sur la conception de la gestion de la Ville. Nous ne voulons pas poursuivre une politique du laisser-faire, pointer du doigt les autres pour ne pas assumer ses propres responsabilités, mais agir et faire, et non pas simplement gérer. On ne veut pas non plus réfléchir sur l’avenir comme le souhaite l’un des partis en lice, mais appliquer le fruit de nos réflexions.

Il faut que la Ville prenne ses responsabilités et construise elle-même davantage.

Serge Wilmes, tête de liste CSV à Luxembourg-ville

Votre stratégie de campagne sera donc basée sur le besoin supposé des électeurs d’avoir un renouvellement par rapport au DP et à une coalition avec Déi Gréng en place depuis 2005?

«Voilà, car selon nous, cette coalition n’est plus à la hauteur de l’évolution de la capitale…

Dans ce contexte, quels seraient, selon vous, les axes à réformer pour adapter les structures de la Ville à ses nouveaux besoins?

«Le programme entier n’est pas encore totalement établi, car nous souhaitons d’abord confronter nos idées à l’opinion de nos concitoyens, jusqu’à l’été, pour une présentation détaillée à la rentrée. Mais les grandes lignes sont quand même claires, car si je dis que nous voulons agir, cela concerne notamment le logement, sujet absolument prioritaire. Pour que la Ville ait un avenir, il faut qu’elle devienne accessible pour tout le monde à ce niveau. Notamment pour les jeunes familles. Car le constat est qu’aujourd’hui, il est pratiquement impossible pour des jeunes de louer. Et je ne parle même pas d’acheter un bien. Nous ne voulons pas qu’après avoir été connus pendant des siècles comme le ‘Gibraltar du Nord’ nous devenions le ‘Monaco du Nord’. Laisser juste faire les promoteurs privés dans le cadre de projets Baulücken ne suffit plus, il faut que la Ville prenne ses responsabilités et construise elle-même davantage. Qu’elle utilise les moyens légaux déjà existants comme l’emphytéose ou le remembrement urbain. Cela est possible sur les grands espaces encore disponibles.

Nous ne serons pas le parti qui sera contre une forme de mobilité.

Serge Wilmes, tête de liste CSV à Luxembourg-ville

C’est-à-dire?

«Dans l’ouest de la ville notamment, du côté de Cessange et de Hollerich, et bien évidemment le Kirchberg. Sans oublier tel ou tel espace dans l’un ou l’autre quartier. Mais ce sont surtout dans les deux premières zones que la Ville doit prioritairement construire pour créer de nouveaux quartiers où la qualité de vie sera garantie. La Ville doit devenir un promoteur et pas seulement pour les Baulücken. Mais comme la capitale possède un territoire limité, les nouveaux quartiers qui verront le jour seront à cheval sur d’autres communes et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que l’agglomération se développe en partenariat avec toutes les communes limitrophes. Et donc créer un syndicat dans lequel seront représentés tous ces acteurs.

La question de la mobilité fait donc partie également de vos priorités…

«Absolument. Nous devons veiller à ce que ces nouvelles habitations soient dotées de rues aux trottoirs larges, de pistes cyclables en site propre partout là où c’est possible ou de voies réservées aux bus. Nous souhaitons d’ailleurs créer de nouvelles lignes circulaires qui relieront les différents quartiers entre eux sans passer par le centre-ville. Nous devons donc nous baser sur le plan présenté par Claude Wiseler quand il était ministre des Transports, qui avait des objectifs précis. Et donc prendre en compte toutes les formes de mobilité. Nous ne serons pas le parti qui sera contre une forme de mobilité, mais au contraire pour réaliser l’ensemble de la chaîne de mobilité. Il faudra aussi développer le tram en prévoyant l’extension du réseau vers l’ouest et l’est, mais aussi créer la gare périphérique de Hollerich, après celles de Howald et du Pfaffenthal-Kirchberg. Sans oublier la construction de nouvelles routes, destinées à contourner les quartiers résidentiels.

Si je suis élu échevin, je remplirai mon contrat d’une durée de six ans.

Serge Wilmes, tête de liste CSV à Luxembourg-ville

Le prochain bourgmestre devra entre autres gérer la deuxième phase du chantier du tram qui passera notamment dans le quartier de la gare. Quelles sont les propositions du CSV sur ce dossier?

«Nous souhaitons que ce projet avance le plus vite possible, mais aussi informer davantage les riverains et réduire le plus possible les nuisances. Pour les commerçants, nous réfléchissons à la possibilité de les dédommager financièrement, notamment pour ceux qui risquent de faire faillite ou ceux qui risquent de voir baisser dramatiquement leur chiffre d’affaires. Même si, à ce stade, cette idée n’a pas encore été validée. Selon nous, une meilleure information passera par l’exploitation du réseau wifi Hot City, qui possède un potentiel énorme. Nous avons aussi pour ambition de développer un concept de service en ligne à destination des citoyens grâce aux nouvelles technologies et à l’aide de start-up. Cela pourrait prendre la forme d’applications dans lesquelles l’information sera diffusée en direct, aussi bien pour les places de parking libres que pour l’achat d’un billet de transport ou pour recueillir toutes les informations sur les chantiers en cours par exemple. Pour cela, il faut donner les moyens, non seulement financiers, mais aussi humains pour développer ce qui ne se fait pas aujourd’hui.

Vous avez d’ores et déjà annoncé que vous serez candidat aux législatives de 2018, tout comme le fait qu’en cas de victoire du CSV sur le plan national, vous resteriez à la commune en cas d’élection…

«Si je suis amené à prendre des responsabilités dans la capitale, je les assumerai et je ne quitterai pas ce poste après un an. Ce serait mentir aux électeurs. Si je suis élu échevin, je remplirai mon contrat d’une durée de six ans. En 2023, je voudrais alors être jugé sur nos résultats.

Au niveau national, pour 2018, le renouveau du CSV est assuré par Claude Wiseler. Qu’en pensez-vous?

«En tant que CSV Stad, nous sommes fiers qu’il soit la tête de liste nationale, car il est issu de nos rangs. Il a commencé sa carrière politique en tant qu’échevin à la Ville. Nous sommes derrière lui, car quand il était ministre du Développement durable, il a prouvé qu’il y avait un plan pour la mobilité pour le pays. Désormais, il fait de même pour l’avenir du pays. Après, le renouveau au sein du parti n’est pas totalement terminé. C’est pour cela qu’il faut tirer profit des élections communales pour recueillir un maximum de nouveaux candidats, ce qui ne veut pas forcément dire que des jeunes, mais de nouveaux profils. Mais il y a encore un certain chemin à parcourir avant de finaliser totalement ce renouveau.»