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 (Photo : David Laurent/Wide)

Interpeller sans choquer, marquer sans provoquer… Objectif réussi pour la sensibilisation aux dangers encourus par les motards et les cyclistes.

La prévention routière est un travail de pédagogie sans cesse renouvelé. Lors de la campagne en 2011, avec le retour du beau temps et la réapparition des deux-roues en circulation, le ministère du Développement durable et des Infrastructures (MDDI) a voulu lancer une action de sensibilisation à l’attention des motards et des cyclistes. Pour Dany Frank, en charge de la communication et des relations publiques, « il ne fallait pas non plus oublier les autres conducteurs, afin de réduire davantage le nombre d’accidents et de victimes de la route ».

Face à la vulnérabilité prononcée des deux roues dans la circulation, la campagne devait lancer un appel à la convivialité, tout en attirant l’attention – du groupe cible et des autres conducteurs – sur les dangers et comportements spécifiques liés à la présence de motards et cyclistes. Autrement dit, la campagne devait encourager ces derniers à la prudence, à se rendre visibles, à ne pas agir de façon imprévisible, et à anticiper le comportement des autres usagers de la route. Il fallait aussi sensibiliser les automobilistes à redoubler d’attention, adapter leur vitesse et leur comportement en présence d’usagers vulnérables.

Pour Bizart, il était primordial de responsabiliser tous les usagers de la route. Nelly Schell, senior graphic designer, a ainsi expliqué le choix de base : « Nous avons opté pour un message fort, direct et fédérateur: ‘Auto, motos, vélos : ensemble restons vigilants’. » L’objectif était de réussir à générer une prise de conscience à la fois collective et individuelle, alliée au respect de chacun.

Inscrit dans une réalité quotidienne

C’est l’illustration de ce message par un visuel, qui se voulait marquant et universel, qui a interpellé et incité chaque usager de la route à réaliser que son comportement peut être lourd de conséquences… Non seulement pour lui-même mais aussi pour autrui. Et le jury a d’ailleurs reconnu la validité de ce choix. La force du visuel et la personnalisation des accidentés permettent une sensibilisation plus efficace : ils ancrent la campagne dans une réalité quotidienne.

Autre point fort, la campagne a été activée en dehors des médias classiques (presse, radio et affichage abribus), et s’est rapprochée de la population en installant des vélos cassés et des stickers à différents endroits stratégiques de la ville de Luxembourg. Les réactions reçues par le MDDI pour cette campagne ont été extrêmement positives. En effet, même en petit format, les annonces presse ont eu beaucoup de visibilité, grâce à la variété des messages et au visuel qui montre de façon marquante la conséquence d’un accident.

Les spots radio, très courts, ont suscité l’attention aussi, par leur variété et l’identification possible entre l’auditeur et le « blessé ». La campagne a en outre généré un buzz dans la presse traditionnelle, notamment grâce aux fameux vélos cassés. C’était la première fois qu’un tel support était utilisé à des fins de communication au Luxembourg. Le message est manifestement passé sans heurt, comme sur des roulettes…