Monsieur Muck, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?
«Le discours du Premier ministre sur la mise en place de la TVA électronique, que je considère comme l’occasion d’accroître la compétitivité des entreprises luxembourgeoises à l’international. Jusqu’à maintenant, les acteurs économiques du Luxembourg pouvaient compter sur l’attractivité fiscale du pays pour rester compétitifs. Aujourd’hui, ils doivent faire évoluer leur modèle de création de valeur pour conserver leur rang. C’est ce que nous faisons... Nous avons diminué l’importance que nous accordions à l’attractivité du Luxembourg dans l’acquisition de nouveaux clients et nous avons accru nos efforts dans la relation que nous avons avec nos clients existants ainsi que nos prospects. Nous sommes passés d’un modèle client-fournisseur à un modèle client-partenaire.
Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?
«Notre croissance est fonction de trois vecteurs stratégiques. Le Grand-Duché reste compétitif notamment grâce à son contexte régulatoire opportun et à la proximité entre les acteurs économiques et les responsables politiques. Il y a aussi la tendance actuelle du marché à migrer vers des solutions IT de plus en plus externalisées. La pression réglementaire, à laquelle s’ajoute une recherche continue d’optimisation des coûts, pousse les sociétés vers des solutions plus sécurisantes et flexibles. C’est justement l’offre de services sur laquelle s’appuie Clearstream Services IT pour se développer. Enfin, nous misons sur la diversité dans l’activité de nos clients. Aujourd’hui, nous ouvrons notre portefeuille à de nombreux autres acteurs, pour beaucoup confrontés aux mêmes enjeux que le secteur bancaire. Nous avons diversifié et adapté notre offre de services pour répondre aux attentes d’un nouveau profil client.
Quels sont les talents que vous avez le plus de mal à recruter?
«Nous recherchons des profils qui soient à la fois de bons généralistes et d’excellents coordinateurs ayant une grande capacité d’écoute. Jusqu’à présent, nous n’avons pas connu de réelles difficultés à recruter. Les sociétés de conseil ou de services informatiques regroupent ce type de profils avec lesquels nous sommes régulièrement en contact.
Quel type de manager êtes-vous?
«Je suis à la fois pragmatique et dynamique. Selon moi, le leadership doit reposer sur deux capacités majeures: la réflexion et l’action. Et je me dois, à chaque instant, d’être un modèle pour mes collaborateurs.
Quelles sont vos principales qualités?
«Mon enthousiasme et ma positivité. Quelle que soit ma charge de travail, je tente toujours de rester à l’écoute. J’y parviens notamment en restant bienveillant envers mes collaborateurs et en ayant cette capacité à prendre du recul sous la pression. Je suis également apprécié pour aller au bout des choses. À chaque instant, j’essaie de concilier exigence et qualité.
Et vos principaux défauts?
«Le pendant de mes qualités… Il y a de l’intransigeance, à la fois sur la qualité des livrables et sur l’engagement en retour que j’attends de mes collaborateurs.
Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?
«Franchement, je ne changerais rien. J’ai la chance d’exercer un métier passionnant par son contenu, et enrichissant par la diversité des personnes que je côtoie. J’aime ce métier, car il allie relations humaines, développement du commerce, résolution de problèmes et expertise.
Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?
«Je nous vois encore plus ouverts qu’aujourd’hui aux attentes des clients et des profils clients. Je nous vois également un acteur central tant pour le monde de la finance que pour les secteurs qui gravitent autour. Nous devons être incontournables aux yeux du marché.»