Madame Agnès, la prochaine Alfi Spring Conference, programmée les 8 et 9 mars, se focalise moins sur les questions liées à la réglementation pour se concentrer sur l'avenir. Cela traduit-il un changement d'état d'esprit?

«Ces dernières années ont été marquées par de nombreuses évolutions réglementaires, il était donc normal que l’on aborde ces changements. Ce sera encore le cas en mars prochain, mais, effectivement, dans une moindre mesure. Comme le souligne l’intitulé Future Perfect du prochain rendez-vous, le temps est venu de se concentrer à nouveau sur les affaires et à leur développement, conformément d’ailleurs au programme Ambition 2020 que l’Alfi a dévoilé l’an dernier et qui précise sa feuille de route pour les quatre ans à venir.

Impossible d'évoquer l'avenir de l'industrie des fonds sans évoquer les évolutions technologiques. Les fintech seront-elles, à ce titre, à nouveau au rendez-vous?

«Ce sera la troisième fois que nous offrons à une douzaine de start-up actives dans les fintech la possibilité de rencontrer des clients potentiels. Un rendez-vous qu’elles nous disent apprécier. Compte tenu de ce vent nouveau qui souffle, il était logique qu’elles soient présentes et bénéficient d’une tribune pour présenter leurs activités et solutions. Les fintech seront également évoquées via la présentation d’une étude qui porte sur la façon dont elles peuvent favoriser la distribution internationale des fonds. Un sujet qui intéresse tout particulièrement l’industrie luxembourgeoise, dont les fonds sont distribués dans plus de 70 pays.

La blockchain fait également l'objet d'une intervention. C'est un sujet particulièrement complexe. Quel est l'intérêt d'une telle présentation?

«À l’image de ce que nous faisons avec les fintech, l’ambition avec cette conférence sur la blockchain est avant tout d’expliquer ce qui se joue avec les évolutions technologiques afin de démystifier, de bien appréhender les impacts potentiels, mais aussi et surtout de voir comment l’industrie peut pleinement exploiter ces technologies disruptives pour gagner encore en efficience et en compétitivité, en réduisant les charges et les coûts, par exemple. Et puis, il est clair aussi que les millennials entretiennent un rapport avec la technologie que nous ne pouvons pas ignorer.

La place des femmes dans l'industrie des fonds figure également au programme. Une volonté de votre présidente, Denise Voss?

«C’est effectivement un sujet qui tient à cœur à notre présidente, mais c’est surtout un sujet d’actualité. Différents articles de presse ont été publiés ces derniers mois sur la place des femmes dans l’industrie des fonds d’investissement. Et force est de constater qu’elles ne sont pas nombreuses, encore moins que dans l’ensemble de la place financière. Le sujet mérite donc d’être abordé, ne serait-ce que parce qu’il ne fait aucun doute qu’un conseil d’administration diversifié est assurément plus performant. La diversité passe, notamment, par la présence de plus de femmes qui souhaitent aller de l’avant, dans un monde qui change tant sur le plan économique, que technologique, social ou environnemental.

L'industrie des fonds d'investissement semble bénéficier d'un retour en grâce de la part notamment de la Commission européenne. C'est également votre sentiment? 

«Oui. La Commission européenne se tourne vers l’avenir et affiche sa volonté de relancer la croissance et l’emploi. L’industrie des fonds d’investissement a un rôle à jouer en la matière, comme le confirme sa place au sein du plan Juncker. Au-delà de participer au financement de l’économie, les fonds offrent aussi des solutions dans le domaine du financement des retraites, sujet qui préoccupe bon nombre de pays.»