Étienne Schneider s’est dit très étonné de la lettre ouverte envoyée par la Fédération des artisans. (Photo: Maison moderne / archives)

Étienne Schneider s’est dit très étonné de la lettre ouverte envoyée par la Fédération des artisans. (Photo: Maison moderne / archives)

Le rachat de Paul Wagner & Fils par Encevo, maison mère d’Enovos, devient un véritable feuilleton. Annoncée la semaine dernière, l’opération ne semblait pas poser de problème. Du moins, c’est ce que le ministre de l’Économie pensait.

Enovos veut-elle étendre sa place sur le marché via Paul Wagner & Fils en «profitant» de l’actionnariat public en proposant des prix attractifs? La Fédération des artisans s’interrogeait lundi dans cette lettre ouverte sur la place de l’actionnaire étatique et posait la question de la juste concurrence.

«Nous avons rencontré deux fois Enovos en présence de la Fédération des artisans, leur intention d’investir dans une entreprise du secteur énergétique était très claire, même si le nom de l’entreprise n’avait pas été nommé», explique Étienne Schneider à Paperjam. «Mais quand on sait que Marcel Colbach, Administrateur de la Fédération, a des parts dans l’entreprise concernée, qu’on ne me dise pas qu’ils n’étaient pas au courant.»

Un accord-cadre signé entre les deux parties

Le ministre de l’Économie est d’autant plus surpris qu’un accord-cadre avait été signé entre les deux parties: «Tout était clair, un communiqué de presse commun avait été publié la semaine dernière. Quant à moi, il est hors de question de m’immiscer dans la gestion journalière d’Enovos.»

Si problème il y avait, le ministre s’en remettrait aux décisions du Conseil de la concurrence. Ce revirement de la Fédération des artisans n’a qu’une explication selon Étienne Schneider: «C’est sûrement une pression des membres eux-mêmes qui n’étaient pas favorables à cette décision. Ils ont donc changé d’avis suite à une pression en interne.»

Le ministre assure que la Fédération avait justement une réunion lundi après-midi avec Enovos, «or ils venaient de m’envoyer cette lettre ouverte. Je ferai tout pour éviter une distorsion de la concurrence et j’interviendrai si c’est le cas. En attendant, il s’agit juste d’un propriétaire qui va changer, c’est une reprise.»