Le Luxembourg croit toujours à la solution diplomatique pour calmer le jeu des indépendantistes. (Photo: civilwarineurope)

Le Luxembourg croit toujours à la solution diplomatique pour calmer le jeu des indépendantistes. (Photo: civilwarineurope)

Les sanctions économiques que l’UE a imposées à la Russie et qui ont été renforcées la semaine dernière pour tenter de calmer le jeu des indépendantistes ukrainiens soutenus par Moscou, ont été au menu ce mardi matin de la réunion de la commission des Affaires étrangères et européennes et de la Défense, présidée par le député LSAP Marc Angel.

Il faudra plus qu’une matinée pour faire le tour de l’impact que les sanctions auront sur l’économie luxembourgeoise, et la place financière en particulier, connue pour être une des principales plateformes d’échanges et d’investissements entre l’Europe et la Russie. La réunion de mardi fut essentiellement consacrée au volet politique, d’où la présence du ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, devant les députés.

Le volet purement économique des sanctions contre Moscou et éventuellement son impact chiffré seront à l’ordre du jour d’une seconde réunion programmée jeudi en présence du ministre de l’Économie Étienne Schneider, LSAP, a fait savoir Marc Angel à la rédaction de Paperjam.lu. Le calendrier de la commission sera donc chamboulé, puisque initialement, le ministre aurait dû plans ses plans concernant le projet de satellite militaire luxembourgeois avec l’opérateur SES Astra dans le cadre de l’appartenance du Luxembourg à l’Otan.

La commission devrait également être informée des conséquences de l’embargo sur la sécurité des approvisionnements énergétiques du Grand-Duché, alors que les matins commencent à se rafraîchir.

Relance du comité international

Mardi, Jean Asselborn a informé la Chambre des députés de la relance du comité interministériel international, comprenant des représentants des ministères de l’Économie, des Finances et des Affaires étrangères. Ce comité avait été mis en place en 2010 sous l’ancien gouvernement lors de la crise avec l’Iran et son programme de développement nucléaire. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a annoncé la création d’un sous-comité qui devrait servir de relais d’informations à destination des entrepreneurs luxembourgeois en affaires avec des entreprises russes, et déterminer notamment quelles sont celles frappées par l’embargo européen.

Selon les informations relayées mardi devant les députés, et compte tenu de la nature différente des sanctions frappant les intérêts russes, il serait assez compliqué d'identifier les entités placées sous embargo. Les fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères, des Finances et de l'Économie devrait ainsi aiguiller les chefs d'entreprises.

Pragmatiques, les autorités luxembourgeoises répètent à l’envi le caractère réversible des sanctions économiques et veulent toujours croire à une issue diplomatique de la crise en Ukraine. 

Interrogé vendredi sur l’impact financier des nouvelles sanctions décrétées par l’UE, le Premier ministre Xavier Bettel avait botté en touche en déclarant qu’un Premier ministre n’avait pas à être informé des noms des titulaires de comptes en banque au Luxembourg ni de leur origine, et encore moins des montants placés.