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 (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

«Tu vois! C’est exactement comme pour l’Union européenne: ils laissent entrer trop de pays trop vite, sans consolider l’existant. Ça ne peut pas marcher!» Un couple de touristes francophones d’âge mûr déambule entre les postes interactifs du Centre européen, rue Robert Goebbels, à Schengen, et a des idées bien arrêtées sur ce qui ne fonctionne pas dans cet espace de libre-circulation des citoyens que les millennials prennent pour acquis, n’appréciant les avantages de frontières ouvertes qu’après avoir voyagé hors de l’espace Schengen ou à l’occasion de plans anti-terroristes avec mise en place de contrôles à la frontière. Actuellement, l’espace Schengen compte 26 pays, dont le dernier, le Liechtenstein, est entré en 2011, après neuf pays de l’ancien Est en 2007. «Beaucoup de gens croient que Schengen est un acronyme, que les différentes lettres ne sont que les initiales de quelque chose de très complexe», sourit Martina Kneip, la directrice du Centre européen. Dans le cadre des élections communales, le Land s’est rendu à l’Est.

Quand le polystyrène est le standard

Un feu catastrophique comme celui dans la Grenfell Tower à Londres il y a trois semaines peut-il être exclu au Luxembourg? En ce qui concerne le nombre élevé de victimes — très probablement. Mais en ce qui concerne le risque d’incendie, on ne peut pas être aussi certain. D’après ce qui est connu jusqu’ici de Londres, un matériau isolant dans la façade fonctionnait comme accélérateur pour l’incendie. Au Luxembourg, seule la capitale a interdit l’utilisation du polystyrène, qui est «normalement inflammable», dans la plupart de scénarios de la construction d’un bâtiment. Or, en matière de prévention d’incendie, ce sont les bourgmestres des communes qui décident comment construire sur leur territoire, et si un avis de la part des pompiers est nécessaire. Malheureusement, toutes les communes n’ont pas encore défini de règles concernant les isolations, bien qu’une loi le prescrive depuis 13 ans. En attendant, le gouvernement fait la promotion, via le Lenoz (Lëtzebuerger Nohaltegkeetszertifikat fir Wunngebäier), du polystyrène comme matériau «durable».

Monstre du Loch Ness, Père Noël, et vaches sacrées

La conférence de mercredi dernier à la Chambre de commerce, qui avait réuni le ministre des Finances et les organisations patronales pour un dialogue sur la fiscalité, ressemblait par instants à une thérapie familiale. Étrangement, la taxe que les intervenants évoquaient le plus fut celle qui a le moins de chances d’être modifiée: l’impôt commercial communal (ICC). Le président de la Fedil, Nicolas Buck, comparait le député-maire de Mamer, Gilles Roth, à «une sorte de Monstre du Loch Ness qui, tous les ans, reçoit un paquet d’argent de notre part» (la firme de Buck est installée à Capellen, où le taux de l’ICC est à 10,5%). L’administrateur délégué, Jean-Jacques Rommes, se plaignait à son tour: «Je sais que l’autonomie communale est une vache sacrée dans ce pays… C’est presque comme l’index. […] Mais la position de l’UEL reste: ‘plus d’ICC du tout’. Que les communes soient financées par l’État; alors, tout le monde se rendra compte qu’elles coûtent de l’argent et qu’elles n’en produisent pas, contrairement à ce que certains peuvent prétendre.» Mais, dans son introduction, le président de la Chambre de commerce Michel Wurth avait mis en garde les auditeurs et panélistes: «Nous ne croyons pas au Père Noël.»