Une nouvelle édition du Lëtzebuerger Land sera ce vendredi dans les kiosques. (Photo: Land)

Une nouvelle édition du Lëtzebuerger Land sera ce vendredi dans les kiosques. (Photo: Land)

En chargeant le Haut Commissariat à la protection nationale de la gestion de l’afflux des réfugiés, le gouvernement fait aussi un aveu d’échec de 20 ans d’immobilisme politique. Alors que les demandeurs d’asile arrivés lors de la guerre du Kosovo, en 1999, furent logés dans un hall des Foires internationales et les Roms de Serbie en 2011-2012 dans des campings, le gouvernement veut cette fois faire construire des structures préfabriquées pour assurer le premier accueil des nouveaux demandeurs, qui étaient 50 par jour cette semaine. L’État et les ONG sont dépassés par cette arrivée massive de réfugiés, mais la solidarité civile s’organise.

Forêt enchantée

Pour pénétrer dans Mindforest, une firme spécialisée dans le change management, il faut suivre le binôme qui le dirige: un informaticien et un linguiste. Au premier (Guy Kerger) l’organisation, au second (Nico Hoffeld) le réseautage. Patiemment, ils ont tissé une toile de relations et se sont construit une réputation. Sur la dizaine de clients et de concurrents interrogés, à peu près tous certifiaient leur professionnalisme. C’est que Hoffeld et Kerger sont perçus comme «déi vun hei». Face aux Big Four, suspectés par des chefs d’entreprise autochtones d’être des «touche-à-tout», voire des «mercenaires» internationaux peu intéressés par les spécificités locales, Mindforest monnaie son capital d’ancrage. Guy Kerger nous reçoit dans le lounge de Mindforest, situé à quelques pas de la place des Martyrs. Assis sur un tabouret, il expose deux heures durant son modus operandi, en s’efforçant d’être aussi concret que possible, comme pour prouver son pragmatisme empirique. Lorsqu’on lui demande de donner sa définition de la nébuleuse «change management», il répond: «du bon sens».

Le troisième homme le plus important d’Amérique

Pendant plus d’une décennie, le Luxembourg a souffert de la Hastertmania, de la vénération abusive du porte-parole de la Maison des représentants américains, Dennis Hastert, le «troisième homme le plus important d’Amérique», comme aimait à le répéter la presse locale. Invité et ré-invité à plusieurs reprises au Grand-Duché, courtisé lors de chaque visite officielle aux États-Unis, couvert de cadeaux, décoré par le Grand-Duc et déclaré citoyen honoraire de la commune de Rosport, l’arrière-petit-fils d’émigrants d’Osweiler, dont le garage des pompiers porte aujourd’hui son nom, était en contrepartie censé ouvrir un peu les portes de l’administration Bush comme lobbyiste à titre gratuit. Mais après la défaite électorale de son parti, Dennis Hastert a monnayé ses relations politiques en tant que lobbyiste professionnel et depuis quelques mois, il est accusé d’avoir enfreint la loi contre le blanchiment, d’avoir menti aux enquêteurs et de s’être fait extorquer par un étudiant qu’il avait molesté pendant sa période comme entraîneur de jeunes sportifs.