En 2016, Saxo Payments Banking Circle a décidé de faire le pas pour obtenir une licence bancaire au sein de l’UE. Basée à Londres, la société a toutefois été prise de court par le résultat du référendum britannique, qui s’est soldé par un vote majoritaire en faveur du Brexit. (Photo: Marion Dessard)

En 2016, Saxo Payments Banking Circle a décidé de faire le pas pour obtenir une licence bancaire au sein de l’UE. Basée à Londres, la société a toutefois été prise de court par le résultat du référendum britannique, qui s’est soldé par un vote majoritaire en faveur du Brexit. (Photo: Marion Dessard)

Créée en 2013, Saxo Payments offre une plateforme en ligne qui fonctionne selon le modèle d’une chambre de compensation, en permettant à des entreprises ou des institutions financières de gérer des comptes, d’effectuer des paiements ou de procéder à des opérations en devises étrangères sans passer par le système bancaire traditionnel.

Cette plateforme financière, qui s’inscrit dans le développement de la fintech et porte le nom de «banking circle», a trouvé sa vitesse de croisière, et ses opérations ont atteint la somme de 72 milliards de dollars depuis son lancement, a indiqué son CEO, Anders la Cour, jeudi au cours de la conférence Horizon organisée par Deloitte à Luxembourg.

Nous étions à la recherche d’un environnement et d’un cadre qui favorisent l’innovation.

Anders la Cour, CEO de Saxo Payments Banking Circle

En 2016, Saxo Payments Banking Circle a décidé de faire le pas pour obtenir une licence bancaire au sein de l’UE. Basée à Londres, la société a toutefois été prise de court par le résultat du référendum britannique, qui s’est soldé par un vote majoritaire en faveur du Brexit. Pour maintenir son centre d’activités au sein de l’Union européenne, elle a voulu relocaliser son siège dans un pays (toujours) membre.

«Nous étions à la recherche d’un environnement et d’un cadre qui favorisent l’innovation», a souligné Anders la Cour. Une liste de critères fut établie en vue du choix à opérer, parmi lesquels figuraient un environnement législatif et financier avantageux, une infrastructure solide, une expertise en termes de ressources humaines et un accès central pour les déplacements professionnels. Très vite, le choix se résuma à trois options possibles: les Pays-Bas, l’Irlande et le Luxembourg.

Encourager la diversification

Selon Anders la Cour, la Commission de surveillance du secteur financier a vite compris le modèle d’affaires de cette nouvelle société, qui a reçu un retour favorable de l’autorité de régulation dans l’optique d’une demande d’obtention d’une licence bancaire.

Ce facteur fut déterminant dans le choix d’établissement de Saxo Payments, de même que l’infrastructure au Grand-Duché (notamment en termes de connectivité) et son environnement culturel, deux éléments qui expliquent «la raison pour laquelle tant de personnes s’installent au Luxembourg».

Bien positionné au niveau de la fintech, le centre financier de Luxembourg est moins diversifié et davantage spécialisé que celui de Londres, a observé Anders la Cour, qui suggère que l’industrie financière luxembourgeoise élargisse ses activités de manière à enrichir le secteur des affaires. Il estime que les services bancaires vont encore se diversifier, notamment à travers l’utilisation de plateformes technologiques. Il doute cependant du fait que les technologies blockchain bénéficieront en premier lieu à l’industrie financière compte tenu de la présence des banques centrales et de la nécessité d’un changement au niveau politique.