Walter Grzymlas: «Nous ne nous fermons a priori à aucun secteur, mais nous voulons rester dans la technique.» (Photo: Mike Zenari)

Walter Grzymlas: «Nous ne nous fermons a priori à aucun secteur, mais nous voulons rester dans la technique.» (Photo: Mike Zenari)

Discret, le siège de Saturne Technology à Sandweiler renferme pourtant un condensé de hautes technologies qui permet de créer des pièces de haute précision à destination du domaine médical ou de l’aéronautique, entre autres. Car les investissements consentis par la société fondée en 2001 autour des applications laser lui ont permis, grâce à une diversification entamée en 2009, de se placer parmi les fournisseurs reconnus par de grands noms, tels que Boeing, Airbus ou encore Safran, cette fois dans la fabrication additive – ou impression 3D – par laser.

Bouche à oreille important 

«Nous nous battons sur trois critères: la qualité, le prix et le délai», résume le fondateur et CEO Walter Grzymlas. Rien qu’en 2017, l’entreprise a investi 2,5 millions d’euros en biens de production. «Nous proposons des produits complets, de la pièce à l’élément de moteur, prêts à être montés», précise Walter Grzymlas. Un processus qui s’effectue selon des cahiers des charges précis, en collaboration avec des clients de tous horizons géographiques, les industriels étant visiblement intrigués par la réputation de la structure, qui emploie une quinzaine de personnes. «Le bouche à oreille est important et notre réactivité y participe.» La fabrication de pièces et accessoires par le procédé additif s’ouvre à des secteurs a priori inattendus, comme le luxe. 

Outre l’embauche récente d’un contrôleur de gestion, Saturne Technology se projette à nouveau sur les cinq prochaines années. «Si nous n’investissons pas, nous risquons de nous faire dépasser et de perdre nos marchés», indique Walter Grzymlas. 1,5 million est prévu cette année, à nouveau dans l’équipement.

Deuxième site en projet

C’est donc vers 2022 que le cap est fixé. Avant cette échéance, l’entreprise aura repris 600 mètres carrés à côté de son siège et aura, si les négociations aboutissent, un pied au sein du parc Luxite, situé sur le site de la Poudrerie de Luxembourg à Kockelscheuer. Dédiée aux écotechnologies, Saturne Technology peut aussi y trouver un écrin pour une partie de ses activités d’ici fin 2019 grâce à la construction d’un nouveau bâtiment. En 2020, le patron de Saturne Technology espère réceptionner une machine importante en provenance de son fournisseur et partenaire SLM Solutions à Hambourg. Cet outil permettra de fabriquer des pièces plus grandes et plus rapidement grâce à une multiplication des lasers, jusqu’à 10 contre 4 actuellement. «Nous ne nous fermons a priori à aucun secteur, mais nous voulons rester dans la technique.»

Des implants médicaux aux pièces pour l’automobile ou l’aéronautique, Saturne Technology dispose d’une large palette de possibilités qui a déjà attisé l’intérêt d’acteurs externes qui sont montés à bord en 2016, après une longue réflexion de Walter Grzymlas. Les apports de la société Emertec, qui gère le Fonds européen des matériaux, et d’un partenaire industriel qu’est le français AD Industrie, spécialisé en ingénierie mécanique et hydraulique, avaient permis de lever un million d’euros et d’augmenter le capital de la société de 800.000 à 1,3 million. Une dynamique qui pourra se répéter à l’avenir, pourquoi pas avec d’autres partenaires, qui ont aussi repéré cette pépite représentative de l’industrie 4.0 que le Luxembourg veut promouvoir.