Pour Angela Merkel et François Hollande, la solution aux crises actuelles ne peut être trouvée qu'en concertation entre États membres. (Photo: Parlement européen)

Pour Angela Merkel et François Hollande, la solution aux crises actuelles ne peut être trouvée qu'en concertation entre États membres. (Photo: Parlement européen)

À l’image de François Mitterrand et Helmut Kohl en 1989, François Hollande et Angela Merkel se sont adressés mercredi aux eurodéputés, réunis en séance à Strasbourg. Dans un contexte européen assombri à la fois par la montée des extrémismes et des eurosceptiques et les craintes suscitées par l’arrivée massive de réfugiés, les dirigeants allemand et français ont plaidé pour que l’Europe trouve une solution concertée face à la crise des réfugiés. Preuve en est les difficultés à s’accorder sur l’idée d’un quota par pays pour la répartition des réfugiés fuyant les zones de conflit.

De son côté, François Hollande a jugé que Parlement européen et institutions européennes ont tardé à mesurer l’ampleur des conflits au Moyen-Orient et en Afrique à l’origine de la plus importante crise migratoire en Europe depuis 1945. «L'Europe s'est employée à sauver des vies, à lutter contre les filières criminelles» qui ont tiré profit de la situation mais «l'Europe a tardé à comprendre que les tragédies au Proche-Orient et en Afrique auraient des conséquences pour elle».

C'est ensemble que nous pourrons régler la crise des réfugiés.

Angela Merkel, chancelière allemande

Face à l’absence de messages communs clairs et au désir de certains États de prendre leur distance avec l’Europe, le président français a mis en garde contre les dangers d’un retour des frontières nationales. «Le débat, il n'est pas entre moins d'Europe et plus d'Europe, il est entre l'affirmation de l'Europe ou la fin de l'Europe», a-t-il estimé, en précisant que «Mitterrand disait que le nationalisme, c'est la guerre. Son avertissement est toujours valable.»

De son côté, Angela Merkel a proposé la mise en place de nouvelles procédures de prise en charge des demandeurs d’asile, jugeant les actuelles «obsolètes». Pour la chancelière, le principe d’équité pour la répartition des demandeurs d’asile doit prévaloir. «Face à la crise des réfugiés, nous ne pouvons régler le problème à l’échelle des États-nations», a-t-elle indiqué, rappelant que «sans unité, c’est la fin de l’Europe». C'est ensemble que nous pourrons régler la crise des réfugiés, que nous pourrons poursuivre les passeurs. C'est ensemble que nous pourrons mieux protéger nos frontières extérieures», affirme-t-elle.