KBL epb ne souhaite pas faire de commentaire sur la situation au Qatar. (Photo: Charles Caratini / archives)

KBL epb ne souhaite pas faire de commentaire sur la situation au Qatar. (Photo: Charles Caratini / archives)

Le blocus diplomatique et économique que l’Arabie saoudite et ses alliés (Yémen, Bahreïn, Égypte et Maldives) imposent depuis lundi au petit mais très riche émirat gazier du Qatar – fermeture des frontières terrestres et maritimes, fermeture de leurs espaces aériens à la compagnie qatarie Qatar Airways, et restrictions sur le déplacement des personnes – ne semble pas inquiéter outre mesure au Luxembourg. Du moins sur le plan économique.

La Bil, dont 89,92% des actions sont détenues par la société d’investissement qatarie Precision Capital, n’a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet et a assuré qu’en dehors de son actionnaire, elle n’avait aucun lien avec le Qatar. Par contre, elle opère comme banque privée dans les Émirats arabes unis voisins depuis 2015 et ne compte pas remettre en cause sa stratégie sur place.

Réponse identique de la part de KBL epb, détenue à hauteur de 99,9% par le même actionnaire qatari. Contactée par Paperjam.lu, la banque a fait savoir qu’étant un groupe de banques privées exerçant ses activités uniquement en Europe, elle ne souhaitait pas faire de commentaire sur la situation au Qatar.

«L’actionnaire de la Bil et de KBL epb n’est pas le Qatar, ce n’est pas un fonds souverain, mais un investisseur privé», rappelle Albert Wildgen, administrateur au conseil d’administration de la Bil. «La famille qatarie qui détient Precision Capital est très riche, possède de nombreux investissements en Europe et n’a pas de dettes. Par conséquent, cette situation ne peut pas avoir d’impact ni sur la Bil ni sur KBL.»

L’avocat Albert Wildgen avait joué un rôle actif dans l’arrivée d’investisseurs qataris au Luxembourg, notamment à l’époque où Qatar Airways était montée à bord de l’actionnariat de Cargolux. 

Contrat honoré pour Paul Wurth

Cependant, si la famille Al-Thani, propriétaire du fonds Precision Capital, n’a pas de lien direct avec la famille princière, elle en est très proche. Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jaber Al-Thani, qui gère le gros de la fortune familiale, a été responsable du fonds souverain qatari pendant de nombreuses années, alors qu’il a été le ministre des Affaires étrangères du Qatar de 1992 à 2013, et le Premier ministre d’avril 2007 à juin 2013.

Les autres compagnies luxembourgeoises liées commercialement au Qatar, principalement issues du secteur du fret aérien, ne semblent pas non plus touchées outre mesure par la situation du petit État, même si elles adaptent leurs opérations en fonction du blocus.

Cargolux a fait simplement savoir à nos confrères du Wort qu’elle «adhérait aux nouvelles règles de l’espace aérien dictées par les différents pays» du Golfe et qu’elle les appliquait sur ses deux vols hebdomadaires vers la capitale qatarie, Doha. Constat identique pour LuxairCargo, qui collabore avec Qatar Airways Cargo au Findel. La compagnie a indiqué à nos confrères observer la situation «mais à l’heure actuelle, celle-ci peut être décrite comme ‘business as usual’».

Contacté par Paperjam.lu, Paul Wurth, qui avait obtenu en 2011 un contrat d’ingénierie pour la partie génie civil des projets ferroviaires prévus dans la perspective du Mondial de football 2022, a expliqué que ses obligations avaient été remplies depuis longtemps et qu’il n’avait plus aucun contrat en cours avec la péninsule.