Tom Michels: «Notre mission consiste en une orientation et éducation guidée des artisans de la beauté qui restent, majoritairement, ‘non-tech native’.» (Photo: Salonkee / Serge Michels)

Tom Michels: «Notre mission consiste en une orientation et éducation guidée des artisans de la beauté qui restent, majoritairement, ‘non-tech native’.» (Photo: Salonkee / Serge Michels)

Communication, gestion de la base de données client et des stocks, planning automatisé de la prise de rendez-vous: l’artisanat local franchit lui aussi le cap de la digitalisation. Tom Michels, CEO et cofondateur de Salonkee, a répondu à nos questions depuis ses bureaux de la House of Startups, où la jeune pousse «made in Luxembourg» est installée depuis le mois de juin.

Comment est née cette idée d’une solution digitale à destination des artisans de la beauté?

«Encore étudiants, les cofondateurs de Salonkee avaient l’habitude de tout commander en ligne pour leur vie quotidienne – avant tout des pizzas à l’époque! Mais pour le coiffeur, il fallait toujours téléphoner; embêtant de ne devoir le faire qu’aux horaires d’ouverture des salons. L’idée est née comme une évidence: et si l’on pouvait prendre rendez-vous en ligne? Aucun d’entre nous n’étant issu de ce secteur, nous nous sommes tout naturellement rapprochés des professionnels de la beauté pour comprendre pourquoi un tel service de prise de rendez-vous en ligne n’existait pas encore.

Ces échanges ont surtout mis en lumière la complexité de la prise de rendez-vous dans ce secteur.

Tom Michels, CEO et cofondateur de Salonkee

Ces échanges nous ont permis de confirmer une réelle attente du côté des artisans et de valider le potentiel de notre idée. Ces échanges ont surtout mis en lumière la complexité de la prise de rendez-vous dans ce secteur. Contrairement à ce qui se passe chez un médecin, par exemple, où la durée des prestations reste plutôt identique, dans un salon de coiffure, il faut intégrer des détails tels que les temps de pause pour la coloration ou encore la gestion de deux clients en simultané par le même employé.

Comment les professionnels de la beauté et du bien-être ont-ils accueilli votre solution? Quels avantages potentiels ont-ils immédiatement perçus? 

«Bien plus que la mise à disposition d’un outil informatique, notre mission consiste en une orientation et éducation guidée des artisans de la beauté qui restent, majoritairement, ‘non-tech native’. S’ils étaient intéressés par la démarche, leur crainte principale était de perdre trop de temps dans la gestion d’une solution trop complexe, qui se révélerait au final moins efficace que le papier.

Rendre les salons et instituts de beauté plus compétitifs tout en leur enlevant la peur du digital, voilà la mission!

Tom Michels, CEO et cofondateur de Salonkee

En revanche, ils ont rapidement été séduits par la fonction de rappel automatique par SMS, d’une part, car les rendez-vous oubliés représentent une perte de chiffre d’affaires sèche. D’autre part, la possibilité de planifier une prestation en dehors des heures d’ouverture a, elle aussi, été perçue comme un bénéfice immédiat. Éviter aux employés de s’interrompre pour répondre au téléphone et offrir une plus grande liberté aux clients qui peuvent alors prendre rendez-vous tard le soir ou le dimanche – des bénéfices tangibles. Avec à la clé un taux de transformation amélioré: sur Salonkee, 53% des réservations sont ainsi effectuées en dehors des heures d’ouverture. Rendre les salons et instituts de beauté plus compétitifs tout en leur enlevant la peur du digital, voilà la mission! 

Le bouche à oreille est souvent la meilleure forme de publicité pour le commerce local. Comment rassurer les partenaires de Salonkee et les prémunir contre les faux avis qui peuvent injustement compromettre la réputation d’un artisan? 

«Conscients que les avis des consommateurs sur la plate-forme pouvaient être perçus comme un frein, nous avons simplifié l’approche en limitant la possibilité de commentaires aux seuls clients ayant réellement bénéficié d’une prestation chez un de nos salons ou instituts partenaires. Il n’y a donc que de vrais avis, émis par des utilisateurs identifiés. Pour accéder à la prise de rendez-vous, le client doit en effet communiquer ses nom, prénom, adresse mail et numéro de mobile. Au final, ces recommandations certifiées venant de clients fidèles ont un effet positif sur la notoriété des salons et des instituts.  

Vous être présents dans tout le Grand-Duché. Quelles sont les prochaines étapes du déploiement de Salonkee et de son développement?

«Nous couvrons aujourd’hui tout le territoire avec une présence affirmée dans les grandes villes, celles où la concurrence est la plus forte entre les salons. Contrairement à celle des professionnels, et indépendamment du contexte urbain, la tendance des clients à l’adoption d’alternatives digitales se développe bien plus rapidement – c’est ici que notre solution Salonkee vient harmoniser la relation client tout en améliorant la productivité nette des professionnels. Le déploiement de Salonkee est en cours en Belgique et débutera en Allemagne dans les prochains mois.

Les artisans de la beauté sont de plus en plus nombreux à se lancer dans l’adoption de nouvelles technologies.

Tom Michels, CEO et cofondateur de Salonkee

Afin de desservir une clientèle croissante, nous poursuivons également le développement de nouvelles fonctionnalités, en particulier une solution de caisse enregistreuse intégrée qui prendra en compte toutes les certifications nécessaires en fonction des pays. C’est une évolution complexe, mais très attendue par les professionnels de la beauté qui utilisent des solutions logicielles parfois anciennes et peu flexibles. Les artisans de la beauté sont de plus en plus nombreux à se lancer dans l’adoption de nouvelles technologies – Salonkee les accompagnera dans ce futur ‘all digital’.»